mercredi 29 décembre 2010

EFT utilisé par un psychiatre

Pour une cliente déçue par la psychothérapie et qui s'attendait à des pilules, l'EFT a eu un effet immédiat.

Note: Cet article suppose que vous ayez une connaissance pratique de la méthode EFT. Si vous êtes nouveau dans ce blog, lisez d'abord la page "Apprendre EFT" et les posts sous les catégories "EFT c'est quoi" et "EFT comment". En cas de problème médical, veuillez consulter un médecin.

Gary Craig, fondateur de la méthode EFT, présente ainsi ce cas :
"Estelle Toby Goldstein, MD est une praticienne EFT expérimentée qui nous emmène ici dans son utilisation de l'EFT (avec un peu PNL) pour aider une cliente sévèrement traumatisée (viol) et nous dit : "Elle avait essayé la psychothérapie conventionnelle. Cela avait en réalité fait empirer les choses pour elle, car on lui avait demandé de raconter encore et encore l'incident traumatisant à chaque séance. Elle avait laissé tombé après la troisième fois et était déterminée à ne plus jamais faire de psychothérapie, plus jamais."

Mais voilà...

Traduction de la page :
http://www.emofree.com/Trauma/rape-trauma-estelle.htm

Lettre du Dr Estelle Toby Goldstein, MD

La femme avait l'air hagard et usé, paraissant au moins dix ans de plus que son âge qu'elle disait être 29 ans. Elle disait qu'elle avait été violée sept ans auparavant, par une personne de confiance dans sa ville. En voyant son regard hanté, on ne pouvait que la croire.

La "personne de confiance" en question était le chef de la chorale de l'église, un ecclésiastique éminent et influent dans la paroisse. Souvent, les victimes ont peur de raconter ce qui s'est passé à cause de leur relation avec la personne violente ou du statut social de celle-ci. Mais elle n'avait pas eu peur et avait des parents aimants qui l'avaient écoutée, l'avaient crue et avaient accusé le chef de chorale. Environ deux semaines après avoir été accusé, le chef de chorale s'était suicidé.

Le scandale avait posé beaucoup de problèmes pour l'église car ce chef de chorale avait été particulièrement aimé. D'autre gens dans la chorale s'étaient retournés contre ma patiente en l'accusant de "médisance" envers lui. Je lui ai assuré immédiatement que je respectais son courage et qu'elle avait absolument fait ce qu'il fallait faire. Apparemment cela l'avait un peu soulagée, mais il était évident que cela n'allait pas suffire.

Elle avait essayé la psychothérapie conventionnelle. Cela avait en réalité fait empirer les choses pour elle, car on lui avait demandé de raconter encore et encore l'incident traumatisant à chaque séance. Elle avait laissé tomber après la troisième fois et était déterminée à ne plus jamais faire de psychothérapie, plus jamais.

Elle me rencontrait en compagnie d'une avocate car il était impossible qu'elle vienne me voir seule, car même après sept ans, elle était trop fragile. Comme un autre docteur lui avait prescrit des médicaments et qu'elle les avait pris pendant un certain temps, j'ai renouvelé la prescription pour ne pas créer un manque. Néanmoins, d'après ma vaste expérience, ce n'étaient pas ces médicaments qui pouvaient l'aider (et d'ailleurs, depuis sept ans qu'elle les prenant, cela ne lui avait rien fait.) Ils semblaient inutiles pour elle, mais je ne voulais pas créer de nouveau problème en lui faisant arrêter brusquement des médicaments, ce qui aurait pu créer des symptômes de désaccoutumance désagréables.

J'ai confirmé le diagnostic de syndrôme de stress post-traumatique (SSPT) en me référant au livre - en vérifiant la présence des trois principaux signes de diagnostic. Elle avait toujours des cauchemars la nuit ainsi que des images intrusives de l'incident traumatique pendant la journée. Elle évitait les choses qui lui rappelaient cet incident, car elle avait non seulement abandonné la chorale de cette église-là, mais n'allait plus du tout dans aucune église. Elle était "à cran" et hyper-réactive, le moindre bruit soudain la faisant "sauter au plafond".

Rien qu'en me disant comment elle se sentait sur le moment, elle était au bord des larmes.

Je l'ai convaincue du fait que j'étais sûre que les Techniques de Libération Emotionnelle allaient pouvoir soulager au moins une partie de ses souffrances, et peut-être l'aider à avancer vers une solution, sans qu'elle soit obligée de revivre l'événement tragique qui avait gâché sa vie toutes ces années. Comme de nombreux praticiens de l'EFT, j'ai développé mes propres trucs et techniques qui me sont utiles, mais de nombreux traitement du syndrôme de stress post-traumatique qui ont été publiés dans ce site sont très similaires à ce que j'ai choisi d'utiliser pour cette patiente en particulier.

Je voyais la douleur de cette jeune femme, alors j'ai décidé de rendre cette intervention encore plus puissante en y ajoutant un élément particulier de la Programmation Neuro-Linguistique (PNL).

La patiente a été surprise de m'entendre parler de ce type d'intervention, car ce qu'elle s'attendait à trouver dans cette consultation était un psychiatre pressé, sans empathie et juste distributeur de médicaments. Mais je le répète, la raison pour laquelle cette personne était venue vers moi (et la raison pour laquelle tous mes patients me trouvent) est le fait que je fais des choses que d'autres membres de ma profession ne font pas ou ne veulent pas faire.

Mon but principal était de réduire les symptômes immédiatement et de façon drastique. Sur le plan éthique, personne ne peut promettre la guérison, et certainement pas en un seul traitement. C'est ce que j'ai expliqué. Mais je voulais essayer mon traitement le plus puissant pour lui donner le maximum d'effet si elle était d'accord. Elle était désespérée, alors elle m'a accordé sa confiance - et m'a supplié de commencer.

Mon style est peut-être différent de celui des autres praticiens EFT, mais généralement j'essaie de me mettre dans un état où je ressens ce que le patient ressent, presque en état télépathique, si l'on peut dire. Cela m'a guidée pour choisir l'affirmation que j'ai fait dire à ma patiente, tout en lui demandant d'utiliser ses propres mots si elle sentait qu'ils étaient mieux pour décrire ce qu'elle ressentait. (Ceci arrive rarement car la plupart des victimes de traumatisme sont dans un état plus émotionnel et non-verbal et sont incapables d'exprimer leurs propres sentiments dans une situation telle que celle-ci.)

J'ai commencé avec les affirmations et je lui ai appris à les répéter tout en copiant mes actions, tandis que je tapotais sur les différents point des méridiens. Je l'ai mise à l'aise en l'assurant que bien que personne n'ait pu se sentir dans un état pire en faisant cela, nous nous arrêterions de le faire à tout moment si quelque chose de négatif se produisait pour elle.

Son avocate patiente nous regardait, sidérée, alors j'ai insisté pour qu'elle fasse la même chose que nous, le tapotage en répétant les affirmations silencieusement en elle-même, car je sais que c'est souvent utile pour le patient en train d'être traité.

Comme les événements qui lui avaient causé tellement de douleur étaient survenus pendant une période de temps très courte, j'ai demandé à la patiente de me dire, au cas où quelqu'un tournerait un film au sujet de ce qui lui était arrivé, quel titre on pourrait donner à ce film. Elle a répondu "Gros problème après la chorale". Nous avons répété ce titre de film à chaque tapotage, tandis que nous parcourions tous les points de la séquence de base.

Quand nous sommes arrivés au moment où elle allait tapoter avec les doigts de sa main droite sur le point de la thyroïde entre le quatrième et le cinquième os de la main gauche (point gamme, NDT), je lui ai dit de continuer à tapoter sur ce point pendant que je la guiderais dans une visualisation.

J'avais décidé d'utiliser une technique PNL classique de double dissociation pour maintenir la patiente éloignée du risque de revivre le trauma. Je lui ai dit de visualiser une vieille salle de cinéma à l'ancienne mode et de s'asseoir dans un siège de cet immense auditorium dont elle était la seule occupante, tandis que le rideau s'ouvrait et que le projecteur animait l'écran. Plutôt que de regarder le film, son rôle était de s'observer elle-même - seule cliente, dans son fauteuil, en train de regarder le film que nous avions décrit.

Même en étant ainsi maintenue à l'écart pour ne pas plonger dans le film directement, la patiente se sentait mal à l'aise, alors je lui ai dit de demander au projectionniste de faire tourner le film à plus grande vitesse.

En moins d'une minute elle m'a dit que le film était terminé. Je lui ai demandé de rester dans son fauteuil et de regarder l'écran tandis que le projectionniste rembobinait le film en le faisant tourner à l'envers très vite, de sorte qu'elle ne pouvait pas vraiment dire ce qui se passait sur l'écran. Nous avons ensuite discuté du fait que ce film avait l'air complètement idiot, comme une comédie, et qu'il y avait certaines choses dont elle pouvait rire. Quand le film à l'envers s'est terminé et que l'écran s'est éteint, les rideaux se sont refermés et les lumières se sont rallumées dans la salle. Je lui ai alors demandé de prendre une respiration profonde et de "sentir" (avec son nez) ce qui était en train de se passer dans cette salle. Elle a eu l'air étonné, jusqu'à ce que je lui dise que le film était en train de brûler. La dernière copie de "Gros problème après la chorale" était en train de périr et personne ne pourrait jamais plus revoir ce film.

Je l'ai guidée hors de la salle de cinéma jusque dans le soleil à l'extérieur. Je l'ai fait s'arrêter devant la façade et je lui ai demandé de regarder l'affiche. Il y avait un homme avec un seau à la main qui grimpait à une échelle, et il était en train d'enlever une par une les lettres qui formaient le titre "Gros problème après la chorale".

Il a terminé rapidement et est redescendu très vite. La raison de sa hâte est apparue bientôt -- j'ai dit à la patiente de voir l'immense grue avec sa boule suspendue qui approchait de la salle de cinéma, tandis que nous étions en sécurité de l'autre côté de la rue pour assister à la démolition. Personne n'allait plus jamais voir aucun film dans cette salle-là. Toute trace des mauvais souvenirs qui avaient torturé cette jeune femme avait maintenant disparu.

Estelle

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