mercredi 22 décembre 2010

EFT pour une infirmière dont le patient meurt

Travailler aux urgences ou en soins intensifs peut devenir très difficile pour une infirmière qui voit partir un patient de l'âge de son fils, malgré tous ses efforts pour le garder en vie.C'est ce que raconte Nancy Rabitt, praticienne EFT.


Traduction de la page:
**http://www.emofree.com/Articles2/nurse-grief-nancy.htm**

Lettre de Nancy Rabitt :

L'assistance dans le travail du deuil est quelque chose de très enrichissant pour moi parce que c'est quelque chose que nous avons tous plus ou moins expérimenté. Le chagrin peut être tellement intense, sans soulagement, une douleur émotionnelle tellement débilitante, que c'est naturel pour nous de vouloir aider. L'EFT est l'outil parfait pour cela.

L'une de mes clientes est infirmière dans une unité de soins intensifs.
Elle est venue me voir dans un état de détresse, déprimée, ayant perdu le sommeil à cause de la mort d'un patient qu'elle avait soigné toute une nuit. En retournant travailler le lendemain elle avait appris qu'il était mort pendant le service de l'équipe du matin.
Elle avait pris cela très personnellement, car ce patient était un jeune homme de l'âge de son fils (17 ans) qui avait eu un accident de voiture.
Il était clair qu'elle s'identifiait avec ce que la famille du jeune homme devait ressentir. Elle avait travaillé très dur pour le garder en vie toute la nuit alors que sa pression sanguine avait chuté plusieurs fois.

Nous avons fait un certain nombre de séquences de tapotage. Certaines phrases de départ étaient comme celles-ci:
- "Même si je sais que j'ai fait tout ce que je pouvais pour conserver ce patient en vie, et même s'il est mort, je ne suis pas à blâmer..."
- "Même si mon coeur saigne terriblement en pensant à ce que sa famille doit traverser, je vais les conserver dans mon coeur et dans mes prières..."

Note: Je connaissais déjà cette cliente, et j'ai pensé qu'elle serait réconfortée si j'introduisais l'idée de la prière dans la séance, même si nous n'avons pas réellement prié. Ce n'est pas quelque chose que je fais d'habitude, mais dans ce cas je sentait que cela ferait la différence pour elle, que ce serait un réconfort, une idée très bien accueillie... et en effet, ça l'a été.
J'ai aussi introduit la reformulation du fait que nous n'avons aucun pouvoir sur la vie et la mort, que cela n'est pas entre nos mains ni sous notre contrôle. Je pense que le pardon et l'acceptation sont des clés indispensables pour retrouver la paix et la guérison.

Cet événement avait de nombreux "aspects":
- son sentiment d'impuissance malgré son expérience professionnelle et ses efforts;
- son identification du jeune homme avec son fils du même âge;
- le fait qu'elle imaginait ce qu'une mère pouvait ressentir;
- la tragédie insensée de cette perte violente d'un être de dix-sept ans.
(Le jeune homme avait été blessé dans un accident de voiture en état d'ivresse après une soirée où les résultats d'examens avaient été très arrosés).

Le tapotage sur tous les aspects n'a pas pris très longtemps et l'intuition m'a guidée pour cadrer les phrases de départ. Finalement, tout son corps s'est détendu et elle a poussé un ENORME soupir, ce qui a tout nettoyé pour elle. Son intensité étaient descendue de 10 (et même plus si possible!) sur l'échelle de 0 à 1, à un 4 au début, puis finalement à zéro.
Elle a pu continuer dans le pardon et l'acceptation de la perte, et repenser à l'incident sans en être affectée. Elle a pu retourner à son travail d'infirmière sans porter ce poids de chagrin si lourd. Et à la fin de sa journée de travail, avec un sentiment de paix et de gratitude elle a pu rentrer à la maison et serrer son fils dans ses bras.

Nancy Rabbitt

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