dimanche 24 octobre 2010

EFT, séquelles de guerre et culpabilité du survivant

Grâce au tapotage, un ancien du Vietnam souffrant du syndrôme de stress post traumatique (SSPT) dort toute la nuit pour la première fois en 39 ans.

Dès le début de la création de la méthode EFT, Gary Craig s'est particulièrement appliqué à soulager les vétérans de guerre. Ces hommes étaient soignés par des psychiatres depuis des années, avaient traversé des heures et des heures de psychothérapie conventionnelle, sans aucune amélioration. La méthode EFT les a aidés immédiatement. Il est dommage que les administrations militaires médicales aux USA ne portent pas plus d'attention à l'EFT malgré les heures de vidéos réalisées par l'équipe de Gary Craig avec des volontaires anciens combattants, apportant la preuve des changements obtenus dans des cas semblables à celui-ci. C'est dommage car officiellement il y a au moins 30% des soldats envoyés en Irak qui sont revenus souffrant du syndrôme de stress post-traumatique et la vie de ces hommes et femmes est devenue un enfer.

Traduction de la page en anglais :
http://www.emofree.com/Trauma/trauma-ptsd-sleep.htm**

Gary Craig présente le cas suivant :
"Voici une intervention de qualité réalisée par Kim Eisen avec l'EFT pour un ancien combattant gravement choqué au Vietnam. Notez comment le praticien réussit à faire diminuer la charge émotionnelle d'un accident traumatique majeur. Notez également que, malgré l'amélioration évidente, le client rejette "ce truc du tapotage" et refuse d'admettre qu'il soit à l'origine des résultats impressionnants obtenus. Bien à vous. Gary"

Lettre du Dr Kim Eisen :

Salut Gary,

Le rapport qui suit montre les résultats étonnants obtenus dans un cas sévère de stress post-traumatique (SSPT) pour un ancien combattant du Vietnam. (S'il vous plaît, sachez que ce texte est long et qu'il contient des détails graphiques un peu forts).

J'ai rencontré George (pas son vrai nom) par hasard, un jour. Le lendemain du jour où je l'ai rencontré, nous étions en visite et George s'est mis à pleurer de façon incontrôlable et à raconter à quel point la guerre avait été horrible. Il a dit que depuis 39 ans il n'avait pas pu dormir plus de 2 à 3 heures par nuit à cause de ses flash d'images de guerre récurrentes, lesquels pouvaient se produire également à n'importe quel moment de la journée.

Je pouvais voir que le problème était très profond et que George était en grand désespoir, alors j'ai mentionné que je travaillais sur les problèmes de SSPT (stress post-traumatique). George a répondu qu'il avait été à toutes les séances de psychothérapie possibles et imaginables et que son état était comme il était et qu'il faisait avec. Donc, je n'ai pas insisté.

Le surlendemain matin, pendant la visite, il en a reparlé et j'ai senti que j'avais gagné sa confiance la veille, alors j'ai juste dit "Tu veux qu'on joue?" (je voulais dire : avec ma technique) Il a accepté, disant que ça ne pouvait pas faire de mal.

Technique de "raconter l'histoire"

Je lui ai décrit l'EFT et j'ai fait le tapotage sur lui pour lui indiquer les points d'acupunture à tapoter ainsi que le niveau de pression nécessaire. D'abord, je lui ai demandé de raconter l'histoire qui revenait sans cesse dans son esprit, du début à la fin. Et quand il n'était plus capable de parler je faisais le tapotage sur lui pour qu'il puisse continuer. Il était clair que son niveau d'intensité était largement à 10 sur l'échelle de 0 à 10.

Pour vous informer un peu, je dirai qu'ils ont été bombardés et qu'il fallait réparer un câble, alors un autre homme (je l'appellerai Henry) est venu aider George. George s'apprêtait à tirer un câble vers un autre endroit, et Henri lui a dit qu'il allait rester là à réparer les trucs pendant qu'il tirait le câble vers l'autre endroit. Ils ont donc échangé leurs places sur cet énorme câble épais et ils étaient seulement séparés de 2 ou 3 mètres. Dès qu'ils ont eu échangé leurs places, juste sous les yeux de George, Henri a été touché... pas seulement touché, il a explosé comme une pastèque humaine et il n'était plus là.

Il ya évidemment beaucoup de choses qui entrent en jeu ici ... chagrin immense, culpabilité du survivant, sentiment d'indignité, événement traumatique, incompréhension : "Pourquoi cela s'est-il produit ? C'est moi qui aurais dû être touché..." etc

Technique du film

Après cette première séquence en racontant l'histoire, je lui ai demandé de recommencer en s'arrêtant à chaque fois que l'intensité émotionnelle augmentait. Il a commencé à raconter son histoire et l'intensité est venue assez rapidement. Dans ce qui suit, vous devez savoir qu'il y avait de longues pauses entre les séquences à cause de l'intensité de la vérité de chaque phrase, et que j'ai tapoté sur ses points d'acupuncture quand il a été incapable de le faire et qu'il ne pouvait pas parler à travers ses larmes.

Note : Je pense que l'une des plus grandes forces de l'EFT est sa capacité à traiter le conscient et, mieux encore, la vérité inconsciente personnelle et universelle concernant une situation donnée.

- "Même s'il a changé de place avec moi et a été touché, je vais essayer de m'aimer et de m'accepter quand même."
Rappel : "Il a changé de place avec moi ... il a été touché."

- "Même si ça aurait dû être moi, je vais essayer de me pardonner quand même."
Rappel : "ça aurait dû être moi".

- "Même s'il essayait seulement de m'aider, je vais essayer de m'accepter moi-même."
Rappel : "Il essayait seulement de m'aider ... et voyez ce qui s'est passé."
Dans nos conversations j'avais noté le fait que depuis cet événement George n'avait jamais vraiment permis à quelqu'un de l'aider.

- "Même si je l'ai vu exploser juste devant moi, je vais essayer de m'accepter".
Rappel : "Il a explosé en face de moi ... comme une pastèque."

Comme il ne ressentait pas d'amour pour lui-même ni pour sa situation, j'ai pensé que ce serait plus facile d'attendre d'avoir fait d'abord plusieurs séquences avant d'insérer la notion d'amour de soi.

- "Même si je pense que personne ne devrait jamais être obligé de voir une telle chose se produire, je m'aime et je m'accepte."

Dès que j'ai eu dit "je m'aime" au lieu de "je vais essayer de m'aimer", il s'est fâché et il a dit qu'il ne pouvait pas s'aimer lui-même. La veille, il m'avait dit également qu'il ne voulait pas oublier l'événement parce que ce serait une sorte de déshonneur pour Henry. Je crois qu'il pensait qu'il voulait se souvenir pour lui faire honneur, mais qu'il y incluait aussi l'auto-punition (la culpabilité du survivant).

Je lui ai répondu qu'il n'était pas dans mon intention de lui faire oublier l'événement, mais de l'aider à réduire les flash d'images récurrentes.

Il est important de noter que certaines personnes ne veulent pas oublier leurs événements traumatisants parce qu'ils pensent que cela voudrait dire qu'ils auraient à pardonner à la partie adverse, ou à eux-mêmes s'ils se sentent responsables.

Je ne dirais à personne qu'on peut l'aider à oublier ... car ce n'est pas ce qu'on fait vraiment ici. L'EFT est un procédé de neutralisation et quand on commence à utiliser cette technique, il peut sembler que la personne a oublié la situation. Nous avons continué le tapotage ainsi :

- "Même si c'est dur pour moi de m'aimer quand je me sens tellement responsable, je vais essayer."
- "Même si jamais je n'aurais dû voir ça..."
- "Même si c'étaient d'autres personnes qui nous bombardaient, je me sens toujours responsable et c'est de ma faute."
A ce moment, il m'a dit franchement que ce n'était pas complètement de sa faute - un bon changement déjà.

- "Même si Henry ne reverra jamais sa famille..."
Là, c'était un point important - extrême désespoir - j'ai dû tapoter sur lui pendant plusieurs minutes tandis qu'il pleurait jusqu'à ce que je sente un adoucissement, que j'entende un gros soupir et que je voie changer l'expression de son visage. Alors j'ai su que nous avions atteint le but. Cela a pris environ 45 minutes - c'est long pour l'EFT mais c'était nécessaire dans cette situation.

Je lui ai demandé comment il se sentait et il m'a dit: "Je crois que ça marche et je me sens mieux." Ensuite, j'ai dû lui faire revoir le film et l'intensité a augmenté de nouveau à l'endroit où il disait : "il a été touché". Nous avons tapoté encore un peu plus.

- "Même si Henry a été touché et pas moi, je m'aime, je m'accepte et je me pardonne profondément et complètement, parce que je ne savais pas que ça allait se passer."
C'était aussi un gros truc, car il s'agissait d'accepter une vérité : le fait qu'il ne pouvait pas savoir ce qui allait se passer. C'était donc un énorme dégagement de sa responsabilité envers Henri... J'ai pu sentir et voir ce soulagement dans son énergie.

George a continué en tapotant sur lui-même à partir de ce moment et il a commencé à dire: "Merci, merci" un grand nombre de fois à travers ses larmes pendant que nous tapotions sur les points d'acupuncture, jusqu'à ce qu'il sente que c'était terminé. Il était épuisé et reconnaissant et nous avions terminé cette séance qui avait été d'environ 1 heure en tout.
Cette nuit-là, pour la première fois en 39 ans, il a dormi 8 heures d'affilée.

Je lui ai parlé deux semaines plus tard et il m'a dit qu'il avait dormi pendant 12 heures quelques nuits auparavant et qu'il se sentait très bien. Il a également déclaré qu'il n'était pas prêt à reconnaître que ma technique était à l'origine de ce résultat, mais que ce que j'avais fait ne pouvait pas avoir fait de mal. J'ai ri et dit: "C'est ok, je n'ai pas besoin de reconnaissance. Tant que vous vous sentez bien c'est tout ce qui compte."

Je lui ai parlé deux mois plus tard et dans la conversation générale, il a commencé à me raconter tout ce qu'il s'était mis à faire. Il avait vécu dans une maison pendant quatre ans sans jamais déballer les cartons, mais maintenant il était en train de tout sortir et de réorganiser les choses et il commençait à se sentir comme s'il avait vraiment une maison à lui.

Il faisait aussi des plans pour la réparation d'un bateau à lui qui était à l'eau depuis des années - en fait, Georges était à bord lorsque je l'ai appelé. Je lui ai demandé comment il se sentait et il a répondu qu'il se sentait bien. Je lui ai demandé s'il avait encore eu des flash d'images récurrentes et il a dit que tout était sous contrôle, mais c'est sans doute parce qu'il en était arrivé à accepter tout ce qui s'était passé et qu'il ne pensait pas vraiment que c'était grâce à ce truc bizarre de tapotage que j'avais fait sur lui. Je me suis contenté de sourire. Alors je lui ai demandé s'il dormait toute la nuit, et il a dit que maintenant il se relève une fois pendant la nuit pour manger quelque chose parce qu'il a pris l'habitude de faire cela, mais que dans l'ensemble tout va bien.

Kim Eisen

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