mercredi 25 mai 2011

EFT et Thérapie Cognitivo-Comportementale

EFT utilisé à la place de la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) pour un traumatisme grave avec des résultats impressionnants.
Dans cet article, Baya Salmon-Hawk du Royaume-Uni applique professionnellement EFT pour aider une victime d'un accident d'automobile grave. Il s'agit d'un cas particulièrement intéressant en raison de la façon dont les divers aspects et problèmes s'enchaînent ... y compris certains symptômes physiques tels que troubles de l'estomac et frissons.
Cela peut intéresser particulièrement des personnes impliquées dans la recherche académique car ici l'EFT a été utilisé à la place d'un traitement classique, médicalement recommandé, utilisant la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) sur plusieurs semaines.

Baya dit: "Je trouve très intéressant que l'EFT, au moins dans ce cas, ait utilisé seulement 20% du temps qu'il aurait fallu prendre avec la Thérapie Cognitivo-Comportementale et que les résultats obtenus aient été au moins aussi bons que ce à quoi je me serais attendue avec la TCC."

Traduction de la page :
**http://www.emofree.com/Trauma/cbt-eft.htm**

Baya Salmon-Hawk écrit :

L'été dernier, l'équipe de Santé Mentale de quartier dans laquelle je travaille, au Royaume-Uni, a reçu une lettre d'un médecin généraliste au sujet d'une de ses patientes nommée "Michelle".
Elle avait été impliquée dans un accident de la circulation survenu plus d'un an auparavant, avec son fils en tant que passager. Ses avocats pour les blessures personnelles avaient demandé pour elle une consultation longue et détaillée avec un psychologue clinicien agréé (pour la prise en charge de l'assurance, NDT). Bien que Michelle n'ait pas reçu un diagnostic de syndrôme de stress post-traumatique (SSPT) complet, elle était déclarée souffrant de symptômes résiduels du traumatisme et d'une anxiété liée au voyage en voiture. Il a donc été recommandé qu'il lui soit donné environ huit à dix séances de Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) avec un psychologue clinicien agréé.
Il se trouve que la liste d'attente pour un tel traitement est d'environ 4 mois dans nos services et donc, après consultation avec mon collègue spécialiste de la TCC et mon chef de service, j'ai contacté le médecin généraliste en vue d'offrir à la patiente le traitement par l'EFT. Ce médecin, principalement encouragé par mon absence de liste d'attente (!), a décidé que je pouvais "faire un essai" pendant que la patiente était en liste d'attente pour la Thérapie Cognitivo-Comportementale.

La première fois que j'ai vu Michelle, je lui ai demandé de remplir le questionnaire "Impact of Event Scale-Revised" [Ceci est un test d'évaluation psychologique suite à un trauma, utilisé au Royaume-Uni]. Elle a obtenu 47, ce qui indique un traumatisme sévère.
Elle a identifié deux souvenirs de l'accident qui la dérangeaient encore et elle a dit qu'elle ne pouvait pas penser à ces détails, ni en parler, sans se sentir en difficulté et se mettre à pleurer. Les deux souvenirs concernaient son fils. L'un était le fait de voir l'enfant coincé dans la voiture, et l'autre d'entendre ses cris de détresse.
J'ai expliqué le contexte théorique de l'EFT et elle a été très disposée à travailler avec cette technique ; elle était contente de commencer un traitement.
Je lui ai demandé de se concentrer sur le premier souvenir et elle s'est immédiatement sentie très mal et en larmes. Nous avons commencé avec la phrase de départ :
- "Même si chaque fois que je me souviens d'avoir vu mon fils dans la voiture, les larmes me viennent aux yeux, je m'accepte entièrement et complètement."

Son intensité sur l'échelle de 0 à 10 était à 10 lorsque nous avons commencé et elle est descendue à 5 après une séquence, puis à 2. Nous sommes restées "coincées" à 2. Nous avons ensuite utilisé la procédure de la "gamme des 9 actions" et l'idée lui est venue que ce qui avait été dur pour elle était "d'accepter le fait que tous deux aient survécu". Alors, elle a choisi de dire la phrase de départ suivante :
- "Même si nous avons survécu et que nous allons très bien, je m'accepte entièrement et complètement."

Ce travail a ramené l'intensité à 0 après une seule séquence. Je lui ai ensuite demandé de raconter à nouveau l'histoire et elle a été étonnée de constater qu'il n'y avait plus de résonance émotionnelle sur ce souvenir. Elle a dit que c'était comme de passer du visionnement d'un film en technicolor avec sound-surround au visionnement d'un film en noir et blanc avec sous-titres...
Nous avons ensuite commencé à travailler sur le second souvenir, celui dans lequel son fils hurlait. Elle est devenue beaucoup plus anxieuxe et s'est mise à pleurer tout en parlant de ce souvenir. Elle a choisi la phrase de départ suivante :
- "Même si je suis vraiment sous le choc lorsque je me souviens de l'entendre hurler, je..." - elle était incapable de prononcer "m'accepte entièrement et complètement".

Comme par un pur hasard j'avais récemment visionné une des vidéos de Gary dans laquelle il parle de ce type de difficulté. J'ai donc choisi de le dire pour elle et je l'ai prononcé à deux reprises avant qu'elle ne soit en mesure de le dire elle-même.
Alors que je disais la phrase, elle tapotait sur le point de karaté ... et cela a fonctionné. Le fait de dire ce petit bout de texte "par procuration" pour ainsi dire, a marché pour cette patiente. L'intensité était d'abord à 10 puis à 5 après deux séquences. Puis nous étions coincées. Michelle a alors décrit le fait d'avoir une "boule dans la gorge" et elle a fait le tapotage sur cela. La boule dans la gorge est partie en trois séquences. A chaque séquence elle devenait "plus petite".
Lorsque ce fut parti, elle a soudainement annoncé qu'elle était se sentait glacée et a commencé à trembler violemment. Je n'avais jamais vu une telle réaction physiologique intense au cours d'un traitement. Néanmoins je l'ai invitée à tapoter sur la phrase :
- "Même si je sens que j'ai très très froid ..."

L'amélioration est survenue très rapidement et la température de son corps est redevenue normale en deux séquences. Je l'ai invitée à penser à nouveau à ce souvenir et elle a signalé une certaine inquiétude résiduelle située dans le haut de sa gorge, ce sur quoi elle a tapoté, obtenant un soulagement immédiat.
À la fin de la session, elle a déclaré qu'elle ne sentait plus aucune réaction émotionnelle au rappel des deux souvenirs et qu'elle ressentait une liberté dans sa gorge qu'elle n'avait plus eue depuis un an. Je l'ai invitée à refaire une séance trois semaines plus tard pour un suivi.

Je l'ai donc revue trois semaines plus tard et je lui a demandé de remplir à nouveau le formulaire "Impact of Event Scale-Revised". Cette fois, son résultat était de 14 (moyen). Malgré ce niveau moyen de stress et bien que la plupart des questions du test aient reçu une réponse à 0 et à 1, elle avait une note très élevés sur la question : "J'ai évité de me laisser m'angoisser quand je repensais à ce sujet ou quand on me le rappelait" et sur "Je me sentais vigilante et sur mes gardes". Dans l'ensemble, elle a décrit l'absence de problèmes émotionnels attaché au souvenir et a pu en discuter avec sa mère, sans réactions néfastes.
Toutefois, les phrases citées plus haut, relativement intenses, semblaient se manifester physiquement. Elle voulait parler de ces symptômes physiques qui étaient de l'ordre d'un dérangement de l'estomac se déclenchant chaque fois qu'elle quittait la maison pour conduire sa voiture. Elle a indiqué ne pas se sentir particulièrement anxieuse à l'idée de conduire, et considérait la réaction de son corps comme un réflexe automatique. Nous avons tapoté sur la phrase suivante :
- "Même si j'ai l'estomac dérangé..."
et cela s'est réduit à 0.

Elle a ensuite déclaré qu'il ne s'agissait pas de l'accident en soi, mais du fait que sa première pensée, une fois qu'elle avait su qu'elle et son fils survivraient, avait été qu'elle "avait laissé tomber tout le monde au travail". Nous avons tapoté sur ce point. Elle a décrit la sensation dans son estomac, puis a dit qu'elle avait des vertiges (une autre réaction physiologique) et nous avons tapoté sur ce sujet. Ayant ramené l'intensité à 0, elle s'est arrêtée tout à coup et s'est écriée : "Mon mal de dents a disparu !". Elle n'avait pas mentionné ce problème, mais en raison de la gravité de ses blessures au visage, elle avait souffert de maux de dents constants pendant de nombreux mois.
Elle a continué à parler de sa peur de laisser tomber les gens, et a fait remonter cette peur à des problèmes de sa petite enfance. Elle a été en mesure d'identifier le fait qu'elle ne savait pas comment traiter les sentiments d'anxiété. Alors, elle a tapoté là-dessus, avec succès.
Elle était très contente du résultat et, comme elle partait en vacances, nous avons pris rendez pour une autre séance de suivi à trois semaines.

Trois semaines plus tard, je lui ai demandé de remplir encore le même questionnaire et cette fois elle a obtenu un 3 (niveau normal) par rapport à sa note de 47 la première fois (niveau sévère). Elle avait passé de belles vacances. Pas de symptômes physiques, pas de mal de dents, pas d'images récurrentes. Elle a également signalé que son travail ne domine plus sa vie et qu'elle a été capable de prendre une journée de congé de façon inattendue car elle voulait passer du temps avec ses enfants. Elle était ravie d'être renvoyée aux bons soins de son médecin traitant.
En considérant que cette dame souffrait d'une réaction assez moyenne à un accident de la route et qu'elle n'avait aucun symptôme de dépression, ni aucun problème de santé mentale grave, on peut dire que l'EFT a obtenu un grand succès. Il aurait été quand même dommage de faire attendre Michelle pendant plusieurs mois avant de la faire entrer dans une thérapie assez longue, alors que notre méthode EFT l'a traitée très rapidement et très efficacement.

Je ne veux pas présenter l'EFT en compétition "contre" la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC), mais plutôt comme une alternative valable et efficace dans un tel cas. Je trouve très intéressant que l'EFT, au moins dans ce cas, ait utilisé seulement 20% du temps qu'il aurait fallu prendre avec la Thérapie Cognitivo-Comportementale et que les résultats obtenus aient été au moins aussi bons que ce à quoi je me serais attendue avec la TCC.

Baya Salmon-Hawk

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