mardi 31 mai 2011

EFT pour les effets à long terme d'un traumatisme d'accouchement

Un accouchement, ça paraît normal, on ne voit pas pourquoi une femme conserverait des traces de traumatisme après cette expérience. Et pourtant c'est ce qui arrive parfois.


Traduction de la page en anglais :
http://www.emofree.com/Trauma/childbirth.htm

Gary Craig présente le cas suivant :
"Dans son message ci-dessous, Silvia Hartmann-Kent du Royaume-Uni nous donne une vision professionnelle des effets à long terme (sur une durée de 24 ans) d'une brève série de traumatismes liés à un accouchement et de la manière dont ils ont transformé une jeune femme par ailleurs heureuse et normalement adaptée en une personne en proie à une liste imposante de problèmes.
"Dans un tel cas, on ne peut pas s'attendre à un "miracle en une séance" car il ya tellement d'aspects et d'expériences à traiter. Mais Silvia utilise habilement l'EFT sur un bon nombre d'éléments-clés et, pour nous aider dans notre étude, elle sépare les différents "aspects" en mettant entre guillemets et en italiques leur description tout au long de son message. Ce langage, bien sûr, trouve son chemin dans la création des phrases de départ. C'est une vision de première classe sur une première séance habilement gérée avec une patiente gravement traumatisée - à bien étudier.
"Bien à vous, Gary."

Message de Sylvia Hartmann-Kent :

J'ai reçu cette semaine une cliente qui avait un certain nombre de problèmes physiques, ainsi que toute une série de problèmes personnels tels qu'un manque d'estime de soi, une tristesse globale, des crises de panique, une agoraphobie, etc.
Elle m'a dit tout de suite que tout avait commencé lors de la naissance de son fils qui a maintenant 24 ans et que cet épisode avait été si traumatisant que sa vie n'avait tout simplement plus jamais été la même par la suite.

J'ai décidé d'utiliser la technique de "Raconter l'Histoire", c'est-à-dire de lui faire raconter l'événement traumatique depuis le début jusqu'à la fin, en l'arrêtant pour faire le tapotage [sur les points d'acupuncture] lorsque j'entendais quelque chose qui offrait une ouverture adaptée.

COMMENTAIRE DE GARY CRAIG : "Une version de cette technique en détails se trouve dans la vidéo "The EFT Course". Voir également les séances avec Rich et Robert dans la vidéo "6 jours à l'administration des anciens combattants". [NDT : les vidéos en anglais de Gary Craig ne sont plus commercialisées. Vous pouvez trouver des exemples de cette techniques dans mes traductions classées sous "EFT méthodes".]

SYLVIA CONTINUE : Je préfère prévenir tout de suite les personnes sensibles de ne pas lire ce qui va suivre. Vous devez également garder à l'esprit qu'il ne s'agit pas là d'une victime de tortures dans un pays du tiers-monde, mais d'une jeune femme de vingt ans assez bien adaptée et en bonne santé, admise à l'hôpital pour avoir le bonheur de mettre au monde son bébé, ce qui après tout est une expérience humaine des plus normales pour une femme adulte. Les "phrases de départ" sur lesquelles nous avons tapoté proviennent de ses expériences telles qu'elle les a verbalisées et sont mises entre guillemets dans ce message.

COMMENTAIRE DE GARY CRAIG : "Les étudiants de la méthode EFT voudront bien examiner ces phrases de départ en détail. Chacune d'entre elle représente l'un des importants aspects que comporte ce cas."

SYLVIA CONTINUE : Ma cliente avait même suivi tout le processus recommandé à l'époque en vue d'une grossesse saine, elle avait pratiqué les respirations, suivi un régime alimentaire adéquat et se sentait confiante, malgré un peu d'anxiété bien sûr, dans le fait que tout allait se passer le mieux du monde.

La première chose qui s'est produite, c'est qu'un goutte-à-goutte a été placé dans son bras et que, lorsqu'elle a protesté, on lui a dit: "C'est le bébé qui est important maintenant, pas vous".

Elle a ensuite été "examinée" pendant les trois heures suivantes par un défilé de parfaits inconnus, dont aucun ne s'est présenté, faisant des commentaires qu'elle a interprétés dans le sens où il devait y avoir quelque chose qui ne tournait pas rond chez elle, que ça allait être "un truc à complications", qu'il fallait "la mettre sur la liste des patients à haut risque", et autres déclarations du même type (chacune de ces déclarations ayant fait l'objet d'une phrase de départ dans le traitement EFT).

Pendant ce temps, son niveau d'anxiété augmentait en même temps que la douleur des contractions qui commençaient à se faire plus rapprochées, de sorte qu'au moment où le processus d'accouchement est entré dans la phase finale de délivrance, elle était extrêmement terrorisée et pensait : "Oh mon Dieu, ça se passe horriblement mal" avec "Je ne peux pas supporter cette douleur" et, de manière significative, "Ces gens-là ne se soucient pas du tout de moi".
A la fin, elle "n'était plus capable de contenir sa panique", alors "ça s'est refermé sur moi comme un sac noir" et "j'ai complètement paniqué et je me suis mise à gesticuler dans tous les sens comme une folle".

Elle s'est entendu dire à plusieurs reprises : "Arrêtez de vous donner en spectacle", ainsi que "Reprenez-vous" et "Ne vous comportez pas comme une gamine". Impuissante comme elle était à ce moment, elle a plongé dans la panique totale et l'horreur absolue, ce qui augmentait sa sensation que "tout ce qu'elle faisait était mal".

À ce stade, ses jambes étaient attachées dans des étriers métalliques fixés au lit. "Je n'arrivais pas croire ce qu'ils étaient en train de me faire" et "Je n'avais plus aucun contrôle sur mon corps".
La délivrance aux forceps a été atroce, la tête du bébé était creusée profondément et il a été emporté hors de la salle. Elle pensait: "Je ne verrai jamais mon bébé vivant" et "Si je n'avais pas tout fait de travers mon bébé ne serait pas mort". Personne à aucun moment n'a pris le temps de l'informer de ce qui se passait et "tout le monde m'ignorait comme si je n'existais même pas".

La naissance par forceps avait détaché le placenta qui était resté en place. Alors, une grosse femme indienne apparut, "elle portait un gros objet métallique en forme de cuillère pour racler le placenta". L'opération a été réalisée sans aucune sorte d'anesthésie tandis qu'on l'admonestait à plusieurs reprises en lui disant d'arrêter de crier parce que "vous savez, il a d'autres femmes qui essaient d'accoucher à côté". Ce souvenir a fait monter l'intensité émotionnelle jusqu'à faire exploser l'échelle de Richter et nous avons dû ajouter des mouvements oculaires supplémentaires à la gamme des 9 actions parce que ses yeux ne suivaient pas du tout, ses pupilles devenaient fixes et dilatées dès qu'on arrivait à cet ensemble particulier de souvenirs.
Soit dit en passant, les blessures subies au cours de ce "grattage du placenta" ont provoqué des saignements par la suite et "il m'a fallu 4 ans pour les guérir".

Elle a ensuite été laissée seule pendant une heure ou deux avec les jambes toujours prises dans les étriers métalliques, sauf qu'à un moment une infirmière est arrivée et "a commencé à l'éponger comme quelqu'un qui nettoierait les toilettes publiques et avec autant de sentiment". Et "juste comme vous pensiez qu'il ne pouvait plus rien vous arriver de pire", un médecin est arrivé et a commencé à la recoudre avec une grande aiguille arrondie, sans rien pour amoindrir la douleur, et ce, dans des tissus qui en temps normal sont déjà plus sensibles que la peau ordinaire et qui, à ce moment-là, étaient meurtris et déchirés. "J'ai pensé que j'allais mourir", et "J'ai prié Dieu de me laisser m'évanouir s'il vous plaît", et "Ma voix avait disparu de mes cris" et encore "Ils ne se soucient pas ce qu'ils me font".

Quand finalement elle a été mise dans un lit de la salle commune ("Ils s'attendaient à ce que je marche" et "Je voulais seulement mourir" et "Ils m'ont attrapée n'importe comment et m'ont jetée dans un fauteuil roulant" et "La douleur était plus forte que ce que je pouvais supporter"), elle s'est retrouvée couchée dans le lit et a "réalisé que je n'étais rien".

À ce stade, j'ai arrêté la séance parce que nous avions couvert les principaux souvenirs entourant les événements, et malgré que tous les aspects n'aient pas été entièrement résolus je sentais que des progrès sérieux dans cet événement avaient été faits. La cliente était épuisée et en avait assez, à mon avis. Elle a dit qu'elle ressentait un énorme sentiment de paix et de soulagement.

Notes et Observations [de Sylvia Hartmann-Kent] :

1. J'ai aussi accouché dans des circonstances très similaires. J'ai donc fait le tapotage sur toutes les formulations avec la cliente, tant pour un soutien moral que pour ajouter mes intentions au processus; je suis sûre que ceci est effectivement un excellent moyen d'éliminer complètement le problème de la projection tout en travaillant avec les clients, ainsi que d'empêcher les problèmes personnels du praticien d'interférer avec ceux des clients. Cela conduit à un excellent rapport d'empathie qui vous permet de capter des informations importantes quant au moment où "ça suffit", par exemple, et cette cliente m'a même dit qu'elle avait beaucoup apprécié le fait de me voir faire le tapotage plutôt que d'avoir à penser par elle-même aux endroits où se trouvent les points.

2. Pendant le rappel des pires souvenirs, je lui tenais la main et je tapotais moi-même sur elle avec l'autre main. Faire le tapotage soi-même sur le client plutôt que de le regarder le faire est une chose très puissante qui peut déplacer les problèmes et beaucoup aider la personne, parfois c'est en fait la seule chose qui va faire la différence que vous recherchez pour le client.

3. Cet événement a de trop nombreux aspects et répercussions qui ne peuvent être traités en une seule séance. Strictement parlant, ce n'était pas un seul événement mais une série d'événements traumatisants, survenant les uns après les autres, chacun ayant un impact énorme sur l'estime de soi de la cliente et, à long terme, des répercussions durables dans tout un éventail de domaines, de l'abondance au bonheur, de l'épanouissement sexuel à la confiance dans ses relations aux autres, dans son attitude envers l'autorité, et bien d'autres domaines encore.

Je dirais que nous avons complètement éliminé environ 20% des souvenirs problématiques et réduit le reste de manière significative. Bien que j'aime travailler beaucoup plus rapidement que cela en général et que j'aie tendance à aller jusqu'à 100% de résultat en une seule séance pour un seul symptôme ou pour un groupe bien défini de symptômes, dans ce cas précis il m'a semblé que ce serait manquer de respect envers la cliente et ses expériences.

4. Même si j'avais senti que j'avais effacé avec succès tout ce qui devait être effacé, j'aurais quand même demandé à la cliente de revenir pour une nouvelle séance. Dans ce cas précis, c'était obligatoire de lui fixer un autre rendez-vous parce qu'il y avait quelque chose à quoi nous n'avions même pas touché, qui était son sentiment intense de colère et de rage envers le personnel de l'hôpital, envers son mari qui ne l'avait pas protégée, et envers elle-même pour ne pas avoir réussi à faire face à la situation mieux que cela. Ces émotions étaient probablement les déclencheurs de nombreux symptômes, dissimulés derrière les traumatismes et événements de forte intensité.

J'offre cette histoire de cas à mes compagnes féminines dans cette liste [de praticiens qui s'échangent des histoires de cas] pour leur rappeler qu'il faudrait peut-être jeter un coup d'oeil à certains événements pouvant se situer bien en-dessous de leur niveau de conscience, et ce, depuis un nombre inconnu d'années. Ce cas m'a fait replonger dans la réalité du fait qu'un traumatisme d'accouchement est une occasion de premier ordre pour chercher à obtenir des changements dans la santé, l'estime de soi et le comportement.

Je voudrais offrir aussi cette histoire de cas aux hommes, aux maris et aux praticiens de la santé comme un rappel pour démontrer que ce qui est soi-disant "une fonction simple et naturelle, après tout, tout le monde naît, vous allez bientôt reprendre le dessus!" est en fait une situation qui a le potentiel de détruire la vie à long terme et un événement des plus puissants.

Ma cliente est sur le point de "reprendre le dessus". Après 24 années terribles ! Après une vie adulte remplie d'occasions manquées, de manque de joie, de manque de bonnes expériences. Elle devra se pencher sur le deuil de tout cela aussi, mais grâce à l'EFT, elle sera en mesure de sortir de là pour aller vers un avenir sans ce fardeau terrible à porter.

Silvia Hartmann-Kent

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lundi 30 mai 2011

EFT pour un pompier souffrant de stress post-traumatique

La nécessité pour le praticien EFT d'éviter les idées préconçue est démontrée dans cette histoire de pompier souffrant de stress post-traumatique où nous verrons que les drames courants de son métier n'étaient pas la source du problème...

Note: Cet article suppose que vous ayez une connaissance pratique de l'EFT. Les nouveaux venus dans ce blog en tireront plus de bénéfices après avoir lu la page "Apprendre EFT". Pour en savoir plus sur la méthode EFT au niveau théorique, lisez les posts regroupés sous "EFT c'est quoi" et "EFT comment". Les professionnels de la santé pourront ensuite trouver des informations utiles en lisant les posts regroupés sous "EFT pour les pros" et "EFT méthodes".

Traduction de la page en anglais :
**http://www.emofree.com/Trauma/firefighter-trauma-brad.htm**

Gary Craig présente ainsi ce cas :

"Hello tout le monde, Winston "Brad" Scott du Canada nous démontre ce qu'il est possible de faire pour certains de nos pompiers traumatisés. Je le cite : "40 minutes plus tard, il me remerciait, me donnait une accolade et me disait qu'il avait consulté tous les médecins de la ville et qu'ils n'avaient pas pu le soulager. Il a dit qu'il sentait qu'un grand poids avait été enlevé de ses épaules. Il avait l'air d'un autre homme. Sa mâchoire était relâchée. Les muscles de son cou ne formaient plus des noeuds apparents sous la peau." Bien à vous. Gary"

Lettre de Winston "Brad" Scott :

L'histoire commence à l'heure du déjeuner. Mon ami et moi sommes sortis pour chercher de quoi mieux manger qu'à l'hôtel et j'ai vu une épicerie fine de l'autre côté de la route. Il y avait un camion de pompiers stationné juste à côté alors nous avons pensé que les plats préparés devaient être bons. En entrant, j'ai vu la longue queue au comptoir qui confirmait notre impression. Je me suis retrouvé debout à côté d'un pompier et, juste pour faire la conversation, je lui ai dit que c'était à cause de lui que nous étions ici. Il s'est étonné et nous lui avons dit: "Si les pompiers mangent ici, alors ça doit être bon." Il a remarqué que nous "n'étions pas d'ici" (il avait un très fort accent américain et je vis au Canada) et nous a demandé à ce qui nous amenait de ce côté de la frontière.

Au lieu d'essayer de lui expliquer l'EFT, j'ai juste dit que j'étais hypnothérapeute (la plupart des gens comprennent ça facilement) et que j'étais venu pour un séminaire d'enseignement d'un nouvel outil de gestion du stress. Il m'a regardé avec une question dans les yeux puis a laissé échapper que je devrais l'utiliser comme cobaye. Je lui ai demandé ce qu'il entendait par là et il a dit qu'il se sentait complètement stressé et gravement "prêt à exploser."

Bien sûr, je lui ai demandé ce qui se passait alos il a commencé à raconter qu'il venait d'enterrer 7 de ses "frères" (pompiers) au cours des 7 dernières semaines, qu'il était simplement trop jeune pour ça et qu'il se sentait constamment dans un état de stress intense. Et il ne croyait pas qu'il pourrait "en encaisser plus". J'ai remarqué alors que tous ses muscles du cou et de la mâchoire étaient contractés et j'ai pensé que s'il était aussi stressé en attendant un sandwich, l'EFT allait devenir son meilleur ami.

Je lui ai demandé si ça lui plairaît d'expérimenter et de vérifier la technique. Il a dit qu'il allait devoir être à la caserne des pompiers pendant les 8 prochaines heures à moins d'un incendie et qu'il était plus que disposé à essayer n'importe quoi, car il était désespéré. Il m'a dit que si je voulais on pourrait vérifier (l'utilité de ma technique), mais qu'il doutait que cela puisse l'aider. J'ai un respect total pour les pompiers parce que mon grand-père était capitaine dans le service d'incendie de Toronto, alors j'ai décidé de sauter une partie du temps de séminaire et d'aller avec lui. Nous nous sommes rencontré à la porte de la station et il m'a conduit dans une pièce privée où il y avait deux ou trois sièges.

La suite est un témoignage sur la nécessité de se mettre hors du chemin (du client). Je suis allé là-bas en pensant que c'était un problème récent qui le stressait (la perte de ses frères pompiers dans une période aussi courte), ce qui prouve bien que c'est une erreur d'attaquer n'importe quel problème avec une idée préconçue. Nous avons commencé à "tapoter" sur de ce problème en utilisant la méthode courte de base, mais ça n'a pas beaucoup bougé. Puisque nous n'étions pas vraiment en train d'aller quelque part, j'ai décidé de lui poser la question favorite de Gary.

- "S'il y avait une chose dans votre vie que vous voudriez éliminer ou transformer, qu'est-ce que ce serait ?"

Il n'a eu aucune hésitation. Il a eu tout de suite son problème. Il a dit qu'il croyait qu'à l'âge de trois ans il avait tué son meilleur ami. Deux de ses petits copains et lui-même s'étaient introduits dans une piscine. Pour reprendre ses mots, "Nous sommes entrés à trois et sortis à deux seulement". Sa conviction qu'il avait tué son ami était entière. Il croyait qu'il devait l'avoir poussé à l'eau parce que c'est le genre de chose qu'il était capable de faire. Il ne s'en souvenait pas vraiment, il croyait seulement qu'il l'avait fait et il était convaincu qu'il devrait être puni et être tenu responsable pour cela.

Il ne sentait pas qu'il avait droit à une vie heureuse. Cet homme courageux avait vécu avec le stress post-traumatique pendant 35 années sur 38. Il m'a dit qu'il ne s'était jamais vraiment "senti bien à l'intérieur de lui-même" alors nous avons tapoté sur plusieurs aspects de cet incident. A chaque fois qu'il était "coincé", j'utilisais la "gamme des neuf actions" et immédiatement son niveau d'intensité diminuait sensiblement. Je sais que beaucoup de personnes ont abandonné cette procédure (la gamme des 9), mais lorsque vous êtes coincé, c'est un outil remarquable.

Je ne veux pas entrer dans le détail de ce sur quoi nous avons tapoté parce que c'est une histoire très personnelle et que les détails divulgués pourraient violer son droit à la vie privée. Il me suffit de dire que, 40 minutes plus tard, il me remerciait, me donnait une accolade et me disait qu'il avait consulté tous les médecins de la ville et qu'ils n'avaient pas pu le soulager. Il a dit qu'il sentait qu'un grand poids avait été enlevé de ses épaules. Il avait l'air d'un autre homme. Sa mâchoire était relâchée. Les muscles de son cou ne formaient plus des noeuds apparents sous la peau.

Je me suis senti vraiment honoré d'avoir pu montrer un tel homme courageux à quel point l'EFT était puissant et qu'il y avait un moyen de vraiment lâcher prise de la culpabilité et de tous les traumatismes destructeurs. Je l'ai quitté en lui laissant la série de DVD "Borrowing Benefits", la technique de "partage des bénéfices" à utiliser au cas où d'autres aspects surgissaient. (Je pense qu'il est très important de faire bien comprendre à votre client ce que sont les "aspects" afin qu'il ne dise pas que l'EFT "n'a pas marché", surtout qu'avec un problème aussi profond et compliqué que celui-là, je suis sûr qu'il y a encore du travail à faire.) Mais je dois dire que je me sens très privilégié de pouvoir appeler cet homme mon ami.

Nous sommes restés en contact et, plusieurs mois plus tard, il m'a signalé qu'il se sentait toujours très calme à ce sujet. Je me souviens de son commentaire qui était : "Vous savez, hey, j'ai fait mon temps. Je mérite un peu de paix."

Je suis tellement émerveillé par l'EFT et par la paix que cette méthode peut apporter.

Merci Gary

Winston "Brad" Scott


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dimanche 29 mai 2011

Quand l'EFT ne marche pas dans un cas de stress post traumatique

Gary Craig nous présente la lettre d'un praticien EFT dont le travail avec un client victime du Syndrome de Stress Post-Traumatique (SSPT) semble-t-il "ne marche pas".
Gary commente ensuite en proposant ses propres méthodes pour contourner les défenses et les résistances d'un client obstiné, par la recherche systématique des différents "aspects" et de l'inversion psychologique.

Traduction de la page en anglais :
----http://ww.emofree.com/Trauma-stubborn.html------
Texte de Gary Craig :

Bonjour à tous,

Cette lettre était destinée à l'origine à un praticien EFT et copie m'en a été adressée. J'ai pensé que vous pourriez en trouver le commentaire utile. Les noms ont été omis pour des raisons de confidentialité.

LA LETTRE : "J'ai travaillé avec un ancien combattant du Vietnam depuis des années et je viens seulement de commencer à utiliser l'algorithme universel de Gary pour le SSPT (syndrôme de stress post-traumatique) de ce client et son sentiment de désespoir causé par une intervention chirurgicale récente. Néanmoins, après exécution de l'algorithme quatre fois de suite, il (son niveau d'intensité, NDT) n'est descendu qu'à 9, puis n'a plus bougé. J'ai tout fait sauf la respiration claviculaire. Est-ce que c'est ça l'étape suivante et, si oui, pourquoi?
"Egalement, à la fin de la session, il s'est écrié avec sa voix de "je-sais-tout" que tout ça prouvait seulement que "les choses ne faisaient qu'empirer". Il est la personne la plus défaitiste avec qui j'aie jamais travaillé, se référant continuellement à Nixon, à la guerre et à son passé terrible même avant le Vietnam (il était régulièrement battu par son père gangster pendant son enfance).
"Il m'est apparu qu'il a une croyance sous-jacente d'auto-sabotage selon laquelle rien ne pourra jamais s'améliorer et qu'il ne guérira jamais de tous les traumatismes de sa vie. Il est clair qu'il est psychologiquement inversé et qu'il souffre continuellement de la perte de toutes sortes de choses (de sa bonne santé, de sa chance ou d'une bonne occasion, etc). C'est mon client le plus difficile, qui résiste régulièrement au traitement dès que nous avons essayé quelque chose une fois et que ça n'a pas marché. Que pourriez-vous me suggérer comme prochaine étape avec l'algorithme de Gary? Je veux réellement continuer ce travail avec lui. Merci pour vos commentaires."

LE COMMENTAIRE DE GARY CRAIG : Étant donné que je ne connais pas votre client, je ne peux répondre que d'une manière générale. Cependant, je pense que votre évaluation de son inversion psychologique semble correcte. Les attitudes négatives présentes en permanence en sont de grands indices. Si c'est le cas, c'est un obstacle majeur à la guérison et vous devrez sans doute faire des corrections importantes pour cela (frotter vigoureusement le "point douloureux" et dire: "Même si j'ai ce ______, je m'accepte profondément et complètement.").

En outre, vous pouvez vous trouver face à des toxines énergétiques telles que le café, le tabac et l'alcool (c'est typique chez les vérétans de guerre en proie au SSPT). Sachez donc que le fait que quelqu'un absorbe ces toxines assez communes (comme indiqué dans le manuel EFT) ne signifie pas nécessairement que cela neutralise l'effet de l'EFT. Utilisez la respiration claviculaire comme prochain essai.

Il y a certainement quelque chose d'autre ici, et ce sont les aspects cachés. Il apparaît qu'il a un tel passé de violence, avec tant de traumatismes, de rejets, etc., qu'il se déplace inconsciemment d'un aspect à l'autre et donc, qu'il ne réalise pas le genre de progrès que vous recherchez. Par conséquent, vous pourriez être en train de le faire avancer sans le savoir. Les enregistrements de séances EFT sont remplis d'exemples d'aspects et des différentes manières de les gérer.

Dans la même veine, je fais rarement tapoter quelqu'un pour "ce stress post-traumatique". Pour moi, c'est trop vaste, trop vague, trop général et je ne sais jamais ce qui est réellement pris en compte. Bien que cela puisse sembler faire quelque chose de bon, cela laisse souvent debout des "arbres" ignorés dans la "forêt" émotionnelle. Ils se présentent plus tard et le client frustré dit que "ça n'a pas marché", alors qu'en fait, l'EFT a bien fonctionné. Ces aspects n'avaient tout simplement pas été travaillés.

Je pense que c'est mieux de commencer par les événements spécifiques qui contribuent au SSPT, tels que "cet accident d'hélicoptère", ou "la mort de mon copain Jack", ou "quand papa me battait dans la cuisine", etc. L'avantage, c'est aussi que le client se rende compte d'un succès sur un point spécifique. Il arrive à mieux faire confiance au processus et ensuite, vous pouvez vous attaquer à d'autres "arbres" précis. Même s'il peut y avoir des centaines d'arbres dans la "forêt" du Syndrôme de Stress Post-Traumatique, après en avoir abattu une dizaine "l'effet de généralisation" prend le relais et tend à renverser le reste des "arbres" voisins sans que vous ayez à vous y attaquer spécifiquement. Un bon exemple de cela est la séance avec Rich, le premier vétéran du Vietnam dans la vidéo "6 jours à l'administration des anciens combattants". Vous pourriez faire visionner toute cette vidéo à votre client afin qu'il puisse se faire une idée de la puissance de l'EFT. Après avoir vu cela, il y mettra plus de bonne volonté. Egalement, faites-lui écouter "Buz" (un vétéran du Vietnam présentant des problèmes similaires) sur 1a face B de la bande sonore. C'est la première séance sur cette face.

Enfin, lorsque le client se réfère sans cesse à Nixon, à la guerre et à son passé violent, il vous donne des indices importants sur certains "arbres" dans sa "forêt" qui doivent être abordés avec l'EFT. Et puis, lorsque vous utilisez l'EFT sur un "arbre" spécifique et que le client parle ensuite d'autres problèmes, c'est généralement pour vous dire que vous avez réduit cet "arbre" à un arbuste et qu'il est temps maintenant de passer à un autre "arbre" (aspect). Soyez à l'écoute, soyez flexible. La maîtrise de cette sorte de chose (qui exige de l'expérience) est ce qui sépare un faiseur d'à-peu-près d'un praticien EFT magnifique.

J'espère vous avoir été utile.

Gary

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EFT pour un "homme fort" vétéran de guerre

Parfois, il faut beaucoup de talent juste pour faire faire l'EFT à quelqu'un et cela peut être doublement difficile lorsque le client est un vétéran de guerre qui se veut "homme fort", "macho", et dont l'image de soi résiste à toute proposition d'aide. Et surtout, l'EFT peut paraître une technique tellement étrange !


Le Dr Patricia Carrington nous guide à travers un cas important impliquant des images récurrentes de guerre. Elle a pu le gérer facilement mais SEULEMENT après que son client "macho" ait réussi à lâcher sa forte résistance à se faire aider. Il s'agit d'une véritable leçon où se mélangent l'art de présenter les choses, l'autorité et la congruence personnelle (c'est-à-dire le fait pour le praticien d'être à 100% sincère dans ce qu'il dit par rapport à ce qu'il pense, NDT). Gary Craig.

UTILISATION DE LA "TECHNIQUE DU TRAUMA SANS LARMES" 


Traduction de la page en anglais :
**http://www.emofree.com/Trauma/macho.htm**

par le Dr Patricia Carrington :

Chers correspondants,

Aujourd'hui, je vais décrire la manière dont j'ai utilisé la "Technique du Traumatisme sans Larmes" pour aider un vétéran du Viet Nam, "Tommy", à accepter l'EFT bien que le protocole standard ait risqué de lui provoquer des réactions qui auraient été contraires à son image de lui-même. Dans ce cas, il aurait probablement refusé de participer au traitement.
Bien que, comme vous le verrez, Tommy ait pu finalement se sortir d'un grave problème d'images récurrentes de combats grâce à l'utilisation d'EFT, je suis presque certaine qu'il n'aurait pas répondu au traitement si je n'avais pas structuré de la session afin que son image de lui-même en tant qu'homme super-fort (ici, le sens de "macho" aux USA) reste intacte.

Tommy est un géant amical et serviable que presque tout le monde aime. Il pèse plus de 100 kilos et a une foule de problèmes physiques, certains d'entre eux étant les restes de blessures de guerre qui le laissent handicapé dans une large mesure. Dans ses bons jours, cependant, il peut soulever un bureau en métal pour le mettre sur un camion, aussi facilement que la plupart d'entre nous pouvons soulever un sac de produits d'alimentation. Il travaille avec succès dans tous les genres imaginables de bricolage et d'entretien et, en raison de sa force énorme, il a travaillé de temps en temps comme videur dans une boîte de nuit.

Il s'est auto-proclamé défenseur des faibles, et l'année dernière il a évité à une femme d'être violée parce qu'il a entendu ses cris en se promenant dans une cité de logements pour faibles revenus. Tommy a couru vers le lieu de l'attaque, a attrapé l'assaillant par la peau du cou et l'a jeté par-dessus une clôture de huit pieds de haut. L'agresseur s'est cassé les deux jambes en atterrissant sur le béton et, à cause des tours et contours de la justice américaine, Tommy a été obligé de se défendre devant le tribunal contre ce violeur en série qui l'accusait de coups et blessures. Tommy a gagné son procès lorsqu'il a été démontré que le violeur avait déjà eu de multiples arrestations pour ce même genre de crime Néanmoins, il semble que parfois Tommy s'attire facilement des problèmes.

L'image de soi de Tommy est clairement celle d'un homme fort et invincible, même si, en réalité, ce géant est aussi un extraordinaire parent de substitution pour ses neveux et nièces qu'il soutient financièrement, pour lesquels il cuisine et agit comme le père qu'ils n'ont jamais eu (il n'a lui-même jamais été marié). Il est également celui qui reste éveillé toute la nuit pour s'occuper de sa mère, veuve, qui souffre de la maladie d'Alzheimer et d'un état cardiaque grave. En outre, il joue le Père Noël pour les enfants dans les salles de leucémie à Trenton, lesquels lui font fête et l'appellent "notre oncle Tommy". Il est toujours l'homme fort et le sauveteur de tout le monde.

Depuis des années, Tommy a fait des travaux de bricolage et d'entretien chez moi et, à de nombreux égards, c'est comme s'il faisait partie de ma famille. Je compte absolument sur lui pour tout réparer, gaiement et sans délai. J'ai donc eu beaucoup d'occasions de l'observer en train de remettre à plus tard son besoin de soins médicaux jusqu'à ce qu'il lui devienne absolument nécessaire d'accepter un traitement.

Il affirme être en mesure de récupérer presque miraculeusement de ses blessures, et en fait, il possède vraiment un système immunitaire incroyable. Mais il va aussi vous dire que "ça va très bien" même quand il peut à peine bouger. Son image d'homme invincible le maintient dans la bonne humeur, cependant il surnage au milieu de difficultés qui semblent suffisantes pour faire durer un feuilleton pendant des années.

Comme je connaissais si bien la fierté de Tommy pour sa capacité de faire face à n'importe quoi et à tout ce qui lui arrive, j'ai été profondément préoccupée, il y a un an, en entendant sa voix au téléphone me disant qu'il allait quitter la ville pour toujours. Il fallait juste qu'il "sorte" et qu'il ne revienne jamais. Il y avait une urgence considérable dans son ton de voix et il parlait sans s'arrêter d'une manière presque incohérente.

Il s'est avéré que pendant une tempête de neige, la veille, un accident mortel avait eu lieu sur sa propriété. Une voiture avait dérapé sur la route et s'était écrasée contre l'un de ses arbres. Tommy avait réussi à ouvrir les portières et à soulever le chauffeur pour le faire sortir, mais il était mourant et, en fait, il était mort dans les bras de Tommy - comme l'avaient fait certains de ses compagnons de guerre, de nombreuses années auparavant.

En me téléphonant le lendemain de l'accident, Tommy m'a dit qu'il "voyait" son arrière-cour en flammes avec des bombes qui éclataient, exactement comme sur les champs de bataille pendant la guerre. "Je ne sais pas ce qui se passe!" répétait-il, "mais il faut que je quitte cet endroit ! Il faut que je m'en aille !"

Je savais que Tommy avait appelé parce qu'il respectait le fait que je sois une psychologue professionnelle et parce qu'il me faisait confiance. Il est clair qu'il voulait mon aide, sinon il aurait tout simplement quitté la ville comme il menaçait de le faire. J'ai réalisé que j'aurais à vaincre sa résistance à accepter une aide médicale ou psychologique de quelque sorte que ce soit avant que je puisse vraiment l'aider - son image de "Je vais bien! Je peux y arriver tout seul!" risquait de sérieusement gêner tout traitement.

Comme il était inutile d'essayer de le convaincre au téléphone de la valeur de l'EFT, j'ai simplement dit : - "Tommy, venez ici, tout de suite ! Nous pouvons résoudre ce problème. J'ai quelque chose qui peut vous aider." 
J'étais absolument déterminée à faire en sorte que l'EFT marche pour lui en dépit de tout, mais l'astuce allait être de demander à Tommy de rester là en appliquant le traitement jusqu'à ce que ça marche, l'agitation étant une caractéristique importante de son attitude même dans des circonstances ordinaires.

Lorsque Tommy est entré dans ma maison, j'ai vu que ce géant tremblait de manière sensible et que son visage paraissait cendreux. Je l'ai fait asseoir immédiatement. Je n'ai pas fait de présentation de la méthode EFT, il n'y avait pas le temps pour ça. Juste une très brève description :
- "Je vais utiliser une nouvelle méthode qui peut faire partir le genre de difficulté que vous rencontrez en ce moment. C'est basé sur l'acupuncture, mais on n'utilise pas d'aiguilles ni autre chose. On l'a utilisée avec des vétérans du Viet Nam qui ont les mêmes problèmes que ce que vous traversez, et avec beaucoup de succès."

COMMENTAIRE DE GARY CRAIG: Impressionnant! En quelques mots, Pat a fait usage de sa congruence et de son autorité pour relier plus rapidement l'EFT avec l'utilisation qui en est faite pour d'autres vétérans du Viet Nam. Parfois, quelques mots bien choisis, dits avec conviction, peuvent exprimer bien plus que plusieurs pages de rhétorique.

PAT CONTINUE : Evidemment, j'ai dit cela parce que je voulais que Tommy croie que la technique marcherait pour lui - et je n'ai pas eu le luxe de la prudence que nous utilisons dans un travail expérimental où l'on fait attention de ne jamais influencer le sujet ni lui "suggérer" des résultats positifs. J'avais besoin de toute l'aide possible. La confiance dans la technique de la part de celui qui l'utilise peut être une grande aide.

Une chose dont j'étais certaine, c'est que l'image de "macho" de Tommy ne pouvait pas lui permettre de s'effondrer et d'exprimer les émotions réelles qui sous-tendaient ses réactions intenses - c'était interdit dans sa vision de lui-même. C'est pour cette raison que je ne voulais pas utiliser une approche qui pourrait l'emmener dans une abréaction des expériences de sa nuit précédente ou de sa période de guerre (abréaction = les revivre). Je ne pouvais pas utiliser une technique qui pourrait l'amener à exprimer ce qui serait pour lui une émotion profondément humiliante. Si je devais le faire, je savais que j'allais tout simplement "le perdre", qu'en un éclair il serait hors de chez moi.

Alors, j'ai choisi d'utiliser la Technique du Traumatismes sans Larmes, que j'ai rapidement mise en place pour empêcher Tommy de foncer tête baissée dans les restrictions de son image de lui-même. Je lui ai dit qu'il ne devait même pas penser à l'incident ni (plus tard) aux scènes de bataille, mais qu'il allait simplement "deviner" ce que son niveau d'intensité (un chiffre sur une échelle de 0 à 10 où 10 est le maximum de détresse) pourrait être s'il devait penser à ces choses.

Bien que l'évalulation initiale de Tommy soit un "10 Plus", il était capable de répéter la "phrase de départ" :
- "Même si cet homme a été tué sur mon terrain ..."
et il a fait un cycle de tapotage sur cette idée. Remarquez que j'ai fait exprès de ne pas demandé à Tommy de décrire sa réaction émotionnelle concernant l'événement, mais que je l'ai aidé à construire le "rappel" afin de refléter seulement les faits, lesquels en eux-mêmes évoquent évidemment beaucoup d'émotion.

Tommy était en mesure de suivre ces instructions sans repenser en détail à l'accident. Il a simplement répété le "rappel" qui s'y appliquait. Après avoir tapoté de cette façon pendant une séquence complète, il était évident qu'il ressentait un certain soulagement. Sa respiration était devenue plus facile, ses yeux étaient plus focalisés et il se décrivaitt comme allant "un peu mieux". Après avoir fait une nouvelle séquence de tapotage, Tommy se sentait mieux pour le moment. Alors, sur une intuition, j'ai proposé que nous passions directement aux souvenirs de guerre. Je lui ai demandé s'il avait vu des hommes mourir ainsi pendant la guerre.
- "Ouais. Parfois, ils sont morts dans mes bras comme ça." a-t-il dit.

Je lui ai alors demandé de dire :
- "Même s'ils sont morts dans mes bras pendant la guerre ...",
tout en lui rappelant de NE PAS IMAGINER les expériences de guerre, mais seulement à le DIRE dans la phrase de rappel. Il a fait comme je suggérais.

En tout, Tommy a fait environ huit à dix séquences de tapotage et je me suis regardée moi-même avec étonnement tandis que son niveau d'intensité descendait et qu'en seulement 12 minutes il atteignait zéro. Il avait cessé de trembler, il paraissait un autre homme et ne cessait de répéter: "Ce truc, c'est autre chose! Ce truc, c'est autre chose!" encore et encore.

Le traitement de Tommy a remarquablement bien réussi. Il a pu retourner au travail ce jour-là sans aucune difficulté et ne s'est pas "enfui hors de l'Etat" comme il croyait devoir le faire avant. J'ai suivi de près sa situation pendant plus d'un an après cet incident et ce problème d'images récurrentes ne s'est jamais plus manifesté. De même, il n'était plus gêné par l'accident mortel survenu sur sa propriété.

D'après mon expérience avec l'EFT, on peut souvent s'attendre à un tel effet durable si le traitement initial a été couronné de succès. Dans ce cas précis, je suis convaincue que nous n'aurions pas pu obtenir d'excellents résultats sans l'utilisation de la Technique du Traumatismes sans Larmes. Du fait que la douleur psychique soit maintenue à son minimum grâce à cette technique, les émotions extrêmement perturbantes de Tommy devenaient gérables. Tommy n'a pas eu à subir l'humiliation de "perdre la face" devant une autre personne, ni devant lui-même. C'est peut-être grâce à cela qu'il a pu accepter le fait que le traitement soit efficace et ne pas se sentir obligé de renier ce fait dans (ce que les praticiens EFT anglo-saxons appellent) l'effet Apex (le refus d'admettre que l'EFT a eu un résultat positif). Est-il possible que le phénomène de l'Apex ne se produise que lorsque l'Image de Soi d'une personne est en danger d'être brisée si la personne reconnaît que le traitement a réussi ?

Il y a un autre fait intéressant cependant. Tommy refuse d'utiliser EFT pour tous les autres problèmes qui ont surgi depuis cet incident - même s'il admet sa grande utilité. Il ne va pas, par exemple, l'utiliser pour la souffrance intense qu'il peut parfois ressentir à cause de son handicap. Pas plus que pour sa détresse devant certains de ses problèmes familiaux assez urgents. Mais encore une fois, s'il le faisait, ce serait détruire son image d'invulnérabilité - c'est beaucoup trop lui demander.

En résumé, l'expérience de Tommy m'a convaincue une fois de plus de la grande valeur de la Technique du Traumatisme sans Larmes. Un de ces jours, je rendrai compte de la façon dont je l'utilise régulièrement pour aider mes clients en cours de psychothérapie lors de toute difficulté plus perturbante qui pourrait leur donner envie de fuir la psychothérapie (réellement ou émotionnellement). Un point important à retenir est le fait que cette méthode ne s'applique pas uniquement au traumatismes majeurs. C'est une façon merveilleusement humaine de traiter de nombreux problèmes graves auxquels nos clients font face. Je ne peux qu'insister très fortement pour vous inciter à l'essayer!

Avec mes meilleurs souhaits,

Patricia Carrington
(Docteur en psychologie, chercheur et professeur à l'Université de Princeton)

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vendredi 27 mai 2011

EFT Méthode du "Tri" pour un traumatisme

"Faire le Tri du Trauma", une méthode rapide pour traiter les séquelles du choc après l'ouragan Ike

Cet article suppose que vous ayez une connaissance pratique de l'EFT. Les nouveaux venus dans ce blog en tireront plus de bénéfices après avoir lu la page "Apprendre EFT". Pour en savoir plus sur la méthode EFT au niveau théorique, lisez les posts regroupés sous "EFT c'est quoi" et "EFT comment". Les professionnels de la santé pourront ensuite trouver des informations utiles en lisant les posts regroupés sous "EFT pour les pros" et "EFT méthodes".

Traduction de la page :
http://www.emofree.com/Trauma/hurricane-ike-trauma.htm

Gary Craig, fondateur de la méthode EFT, nous présente ainsi cet article:
"Salut à tous. Pamela Bruner disposait de peu de temps pour aider son client à soulager un trauma causé par le passage d'un ouragan. Alors qu'elle a posé la question : "Quel est le souvenir le plus intense que vous ayez de la tempête?" et a procédé à partir de là. Remarquez comment, à partir de là, elle remonte à un événement spécifique sous-jacent d'une grande importance. Bien à vous, Gary"

Pamela Bruner écrit :

EFT est une technique idéale pour nettoyer les effets émotionnels d'un traumatisme. Parfois, nous n'avons pas le temps d'utiliser l'une des techniques EFT standard, tels que "le Trauma Sans Larmes" ou "Raconter l'Histoire". Je voudrais présenter ici le concept de "Faire le Tri du Trauma", une méthode qui peut être utilisée lorsqu'on a peu de temps pour traiter un problème et qu'il est urgent que la personne redevienne rapidement fonctionnelle.

Rhonda (pas son vrai nom) m'a appelée quelques jours après le passage de l'ouragan Ike. Son entreprise s'était trouvée juste sur la trajectoire de la tempête et avait subi des dommages considérables. Rhonda est une femme intelligente, capable, avec qui j'avais déjà travaillé. Elle était maintenant en larmes et se plaignait de se sentir submergée par ce qu'elle avait vécu. Elle avait très peu de temps pour parler car elle devait retourner à des activités de nettoyage et craignait que notre appel téléhonique soit interrompu à tout moment.

J'ai senti que si je tentais d'utiliser les méthodes EFT habituelles pour dégager la personne de ce traumatisme pouvait faire que nous soyions interrompues en plein milieu de l'histoire parce qu'il fallait qu'elle parte, alors j'ai décidé d'essayer de "Faire le Tri du Trauma". Je lui ai demandé :
- "Qu'est-ce qui vous dérange le plus en ce moment ?"
Elle a dit:
- "L'ouragan. Il était si terrifiant!"
J'ai demandé à Rhonda :
- "Quel est le souvenir le plus intense que vous ayez de cet ouragan ?"
Elle a répondu que c'était le fait que le vent avait semblé passer d'une brise légère à 110 km/h "sur un clic de souris", en quelque sorte, et qu'il n'y avait pas eu d'alerte, vu que le service météo n'avait pas prévu l'arrivée de ces vents violents pour l'endroit où elle habitait. Son niveau d'intensité était de 9 sur l'échelle de 0 à 10.

Phrase de départ :
- "Même si le vent s'est intensifié comme sur un clic, je choisis de m'aimer et de m'accepter maintenant."
- "Même si le vent s'est intensifié comme sur un clic de souris sans aucun avertissement, je choisis de me rappeler que je suis en sécurité maintenant."

Nous avons tapoté sur tous les points d'acupressure avec les rappels suivants :
- "Sur un clic de souris"
- "Sans avertissement".

L'intensité a diminué à 6 sur 10. Je lui ai alors demandé si elle avait jamais senti ce genre de chose auparavant et elle a raconté qu'elle a traversé au moins 5 autres catastrophes naturelles, y compris deux tremblements de terre et un incendie de forêt.
Je lui ai alors demandé laquelle de ces catastrophes, en y incluant le récent ouragan, avait été la plus difficile pour elle émotionnellement.
Elle a répondu que c'était un tremblement de terre survenu lorsqu'elle était enfant. J'ai donc demandé :
- "Quel est le souvenir le plus chargé d'émotion de cet événement?"
Elle répondu :
"C'est quand mon père est sorti de la maison après que ce soit fini et qu'il a regardé la dévastation de notre rue. Lorsqu'il s'est mis à parler, le son de sa voix m'a terrifiée. Je pensais qu'il ne pouvait arriver aucun événement que mes parents ne puissent pas gérer. C'était le son de sa voix!"
L'intensité de ma cliente était de 10 sur 10.

Phrase de départ :
- "Même si j'ai été terrifiée par le son de sa voix, je choisis de m'aimer et je m'accepte complètement."

Rappel:
- "Le son de sa voix."

L'intensité a chuté à 5 sur 10, alors nous avons recommencé le tapotage.

Phrase de départ :
- "Même si je ressens encore de la terreur en me remémorant le son de sa voix, je choisis de me rappeler que nous sommes tous en sécurité maintenant."
- "Même si je pensais qu'il ne devrait jamais y avoir quelque chose que mes parents ne puissent pas gérer, je choisis de savoir que nous avons tous géré ça très bien - même moi, en tant qu'enfant."

Rappels :
- Ce reste de terreur...
- Quelque chose que mes parents ne peuvent pas gérer...
- Le son de sa voix...
- Mais nous avons géré ça très bien...
- Nous avons tous survécu ...
- J'étais une enfant, je fasais du mieux que je pouvais...
- J'étais en sécurité alors, et je suis en sécurité maintenant.

Son intensité sur "le son de sa voix" était maintenant à 0, et elle avait maintenant une manière toute différente de se souvenir du tremblement de terre de son enfance. Elle a dit : "Nous avons survécu, c'est vrai, et nous sommes tous encore en vie aujourd'hui, et ça n'avait pas vraiment pas été si dramatique pour nous."

Cela m'a paru être un gros changement cognitif, alors je lai ramenée à l'ouragan qui venait de passer. Je lui ai demandé quelle était son intensité maintenant sur la phrasse "le vent a augmenté sur un clic de souris". Elle était encore à 4. Alors nous avons tapoté sur :
- "Même si j'ai encore une certaine peur en pensant au vent qui augmente sur un clic, je choisis de savoir que je suis en sécurité maintenant."
Phrase de rappel:
- "Reste de vent qui augmente sur un clic"...
- "Je suis en sécurité maintenant."
- "Nous sommes tous en sécurité maintenant."

Son intensité était maintenant à 0. Je lui ai demandé si elle avait d'autres pensées négatives dérangeantes au sujet de cet incident et elle dit "Je pense que j'aurais pu être mieux préparée". Son niveau d'intensité était à 7 sur l'échelle de 0 à 10.

Phrase de départ :
- "Même si je pense que j'aurais pu être mieux préparée, je choisis de m'accepter moi-même profondément et complètement maintenant.

Rappel :
- "Mieux préparée".

Son intensité a chuté à 3 ou 4 et elle a dit : "Eh bien, j'ai des lampes de poche, de l'eau et la nourriture que j'ai mis de côté pour les tempêtes, donc je me prépare. Je pense seulement que j'aurais pu mieux me préparer."
Comme cela me semblait une bonne occasion pour faire de l'humour, j'ai concocté une phrase de départ de ce genre :
- "Même si je pense que j'aurais pu être mieux préparée, que j'aurais dû avoir aussi des fournitures pour la réparation du toit dans ma cave et que j'aurais dû consulter une voyante pour savoir exactement de quoi j'allais avoir besoin, je choisis de considérer que je me suis bien débrouillée, et que je me débrouille toujours fabuleusement bien pour passer à travers une telle circonstance..."

Phrases de rappel:
- "J'aurais pu être encore mieux préparée..."
- "J'aurais dû savoir d'avance ce qui allait se passer..."
- "Je suis vraiment la personne de cette ville la mieux préparée pour les ouragans" (ses propres mots!).
- "Je choisis de reconnaître que je me suis bien débrouillée pour me préparer..."
- "Je choisis de reconnaître ma capacité à gérer cette situation."

Rhonda a signalé qu'elle se sentait maintenant calme et capable, qu'elle ne pensait même plus à la tempête et qu'elle était prête à s'attaquer aux réparations. J'ai suggéré que ce pourrait être une bonne idée d'avoir une séance plus longue à un moment donné pour effacer d'autres aspects de des autres catastrophes naturelles qu'elle avait traversées ainsi que ce qui pourrait rester de l'ouragan Ike, et elle cordialement accepté. Nous savions toutes les deux qu'elle n'avait pas éliminé tous les traumatismes et bouleversements concernant cet incident, mais elle s'en était suffisamment dégagée pour gérer les tâches urgentes à accomplir.

Complément d'information sur la méthode de "Faire le Tri du Trauma" :

Habituellement, en faisant l'EFT, nous nous concentrons sur le fait de ramener un client d'une haute intensité de détresse (8, 9 ou 10 sur l'échelle de 0 à 10), à une intensité de 0. S'il ya beaucoup d'aspects différents, le fait d'avoir réduit les plus graves à zéro peut laisser les autres aspects inchangés au niveau émotionnel. Dans l'ensemble, le client se sentira beaucoup mieux - c'est un énorme soulagement de pouvoir passer de 10 à 3.
Bien qu'on puisse considérer que le travail a été incomplet si on a laissé un client à univeau d'intensité de 2, 3 ou 4, dans certaines situations il peut être approprié de simplement aider le client à redevenir fonctionnel, étant entendu que le nettoyage du reste sera fait plus tard.
Une dernière remarque : il existe de nombreuses situations traumatiques dans lesquelles le fait de demander "Qu'est elle la partie la plus émotionnellement bouleversante de cet événement?" ne serait pas une bonne idée, donc il faut procéder avec prudence.

Cette session a duré environ 25 minutes - Je suis tellement reconnaissante d'avoir l'EFT à ma disposition !

Suivi à une semaine:

Rhonda a appelé une semaine plus tard et a indiqué qu'elle s'était sentie beaucoup plus calme depuis notre rendez-vous, et que le processus l'avait certainement aidée. Elle avait pu gérer les opérations de déblayage efficacement en se concentrant sur une chose à la fois, et ne s'était pas sentie une seule fois dépassée par la situation. Elle a indiqué qu'elle voulait toujours travailler sur les autres aspects de la tempête dans une prochaine séance, mais qu'ils étaient tous très gérables.
Pamela Bruner

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mercredi 25 mai 2011

EFT et Thérapie Cognitivo-Comportementale

EFT utilisé à la place de la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) pour un traumatisme grave avec des résultats impressionnants.
Dans cet article, Baya Salmon-Hawk du Royaume-Uni applique professionnellement EFT pour aider une victime d'un accident d'automobile grave. Il s'agit d'un cas particulièrement intéressant en raison de la façon dont les divers aspects et problèmes s'enchaînent ... y compris certains symptômes physiques tels que troubles de l'estomac et frissons.
Cela peut intéresser particulièrement des personnes impliquées dans la recherche académique car ici l'EFT a été utilisé à la place d'un traitement classique, médicalement recommandé, utilisant la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) sur plusieurs semaines.

Baya dit: "Je trouve très intéressant que l'EFT, au moins dans ce cas, ait utilisé seulement 20% du temps qu'il aurait fallu prendre avec la Thérapie Cognitivo-Comportementale et que les résultats obtenus aient été au moins aussi bons que ce à quoi je me serais attendue avec la TCC."

Traduction de la page :
**http://www.emofree.com/Trauma/cbt-eft.htm**

Baya Salmon-Hawk écrit :

L'été dernier, l'équipe de Santé Mentale de quartier dans laquelle je travaille, au Royaume-Uni, a reçu une lettre d'un médecin généraliste au sujet d'une de ses patientes nommée "Michelle".
Elle avait été impliquée dans un accident de la circulation survenu plus d'un an auparavant, avec son fils en tant que passager. Ses avocats pour les blessures personnelles avaient demandé pour elle une consultation longue et détaillée avec un psychologue clinicien agréé (pour la prise en charge de l'assurance, NDT). Bien que Michelle n'ait pas reçu un diagnostic de syndrôme de stress post-traumatique (SSPT) complet, elle était déclarée souffrant de symptômes résiduels du traumatisme et d'une anxiété liée au voyage en voiture. Il a donc été recommandé qu'il lui soit donné environ huit à dix séances de Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) avec un psychologue clinicien agréé.
Il se trouve que la liste d'attente pour un tel traitement est d'environ 4 mois dans nos services et donc, après consultation avec mon collègue spécialiste de la TCC et mon chef de service, j'ai contacté le médecin généraliste en vue d'offrir à la patiente le traitement par l'EFT. Ce médecin, principalement encouragé par mon absence de liste d'attente (!), a décidé que je pouvais "faire un essai" pendant que la patiente était en liste d'attente pour la Thérapie Cognitivo-Comportementale.

La première fois que j'ai vu Michelle, je lui ai demandé de remplir le questionnaire "Impact of Event Scale-Revised" [Ceci est un test d'évaluation psychologique suite à un trauma, utilisé au Royaume-Uni]. Elle a obtenu 47, ce qui indique un traumatisme sévère.
Elle a identifié deux souvenirs de l'accident qui la dérangeaient encore et elle a dit qu'elle ne pouvait pas penser à ces détails, ni en parler, sans se sentir en difficulté et se mettre à pleurer. Les deux souvenirs concernaient son fils. L'un était le fait de voir l'enfant coincé dans la voiture, et l'autre d'entendre ses cris de détresse.
J'ai expliqué le contexte théorique de l'EFT et elle a été très disposée à travailler avec cette technique ; elle était contente de commencer un traitement.
Je lui ai demandé de se concentrer sur le premier souvenir et elle s'est immédiatement sentie très mal et en larmes. Nous avons commencé avec la phrase de départ :
- "Même si chaque fois que je me souviens d'avoir vu mon fils dans la voiture, les larmes me viennent aux yeux, je m'accepte entièrement et complètement."

Son intensité sur l'échelle de 0 à 10 était à 10 lorsque nous avons commencé et elle est descendue à 5 après une séquence, puis à 2. Nous sommes restées "coincées" à 2. Nous avons ensuite utilisé la procédure de la "gamme des 9 actions" et l'idée lui est venue que ce qui avait été dur pour elle était "d'accepter le fait que tous deux aient survécu". Alors, elle a choisi de dire la phrase de départ suivante :
- "Même si nous avons survécu et que nous allons très bien, je m'accepte entièrement et complètement."

Ce travail a ramené l'intensité à 0 après une seule séquence. Je lui ai ensuite demandé de raconter à nouveau l'histoire et elle a été étonnée de constater qu'il n'y avait plus de résonance émotionnelle sur ce souvenir. Elle a dit que c'était comme de passer du visionnement d'un film en technicolor avec sound-surround au visionnement d'un film en noir et blanc avec sous-titres...
Nous avons ensuite commencé à travailler sur le second souvenir, celui dans lequel son fils hurlait. Elle est devenue beaucoup plus anxieuxe et s'est mise à pleurer tout en parlant de ce souvenir. Elle a choisi la phrase de départ suivante :
- "Même si je suis vraiment sous le choc lorsque je me souviens de l'entendre hurler, je..." - elle était incapable de prononcer "m'accepte entièrement et complètement".

Comme par un pur hasard j'avais récemment visionné une des vidéos de Gary dans laquelle il parle de ce type de difficulté. J'ai donc choisi de le dire pour elle et je l'ai prononcé à deux reprises avant qu'elle ne soit en mesure de le dire elle-même.
Alors que je disais la phrase, elle tapotait sur le point de karaté ... et cela a fonctionné. Le fait de dire ce petit bout de texte "par procuration" pour ainsi dire, a marché pour cette patiente. L'intensité était d'abord à 10 puis à 5 après deux séquences. Puis nous étions coincées. Michelle a alors décrit le fait d'avoir une "boule dans la gorge" et elle a fait le tapotage sur cela. La boule dans la gorge est partie en trois séquences. A chaque séquence elle devenait "plus petite".
Lorsque ce fut parti, elle a soudainement annoncé qu'elle était se sentait glacée et a commencé à trembler violemment. Je n'avais jamais vu une telle réaction physiologique intense au cours d'un traitement. Néanmoins je l'ai invitée à tapoter sur la phrase :
- "Même si je sens que j'ai très très froid ..."

L'amélioration est survenue très rapidement et la température de son corps est redevenue normale en deux séquences. Je l'ai invitée à penser à nouveau à ce souvenir et elle a signalé une certaine inquiétude résiduelle située dans le haut de sa gorge, ce sur quoi elle a tapoté, obtenant un soulagement immédiat.
À la fin de la session, elle a déclaré qu'elle ne sentait plus aucune réaction émotionnelle au rappel des deux souvenirs et qu'elle ressentait une liberté dans sa gorge qu'elle n'avait plus eue depuis un an. Je l'ai invitée à refaire une séance trois semaines plus tard pour un suivi.

Je l'ai donc revue trois semaines plus tard et je lui a demandé de remplir à nouveau le formulaire "Impact of Event Scale-Revised". Cette fois, son résultat était de 14 (moyen). Malgré ce niveau moyen de stress et bien que la plupart des questions du test aient reçu une réponse à 0 et à 1, elle avait une note très élevés sur la question : "J'ai évité de me laisser m'angoisser quand je repensais à ce sujet ou quand on me le rappelait" et sur "Je me sentais vigilante et sur mes gardes". Dans l'ensemble, elle a décrit l'absence de problèmes émotionnels attaché au souvenir et a pu en discuter avec sa mère, sans réactions néfastes.
Toutefois, les phrases citées plus haut, relativement intenses, semblaient se manifester physiquement. Elle voulait parler de ces symptômes physiques qui étaient de l'ordre d'un dérangement de l'estomac se déclenchant chaque fois qu'elle quittait la maison pour conduire sa voiture. Elle a indiqué ne pas se sentir particulièrement anxieuse à l'idée de conduire, et considérait la réaction de son corps comme un réflexe automatique. Nous avons tapoté sur la phrase suivante :
- "Même si j'ai l'estomac dérangé..."
et cela s'est réduit à 0.

Elle a ensuite déclaré qu'il ne s'agissait pas de l'accident en soi, mais du fait que sa première pensée, une fois qu'elle avait su qu'elle et son fils survivraient, avait été qu'elle "avait laissé tomber tout le monde au travail". Nous avons tapoté sur ce point. Elle a décrit la sensation dans son estomac, puis a dit qu'elle avait des vertiges (une autre réaction physiologique) et nous avons tapoté sur ce sujet. Ayant ramené l'intensité à 0, elle s'est arrêtée tout à coup et s'est écriée : "Mon mal de dents a disparu !". Elle n'avait pas mentionné ce problème, mais en raison de la gravité de ses blessures au visage, elle avait souffert de maux de dents constants pendant de nombreux mois.
Elle a continué à parler de sa peur de laisser tomber les gens, et a fait remonter cette peur à des problèmes de sa petite enfance. Elle a été en mesure d'identifier le fait qu'elle ne savait pas comment traiter les sentiments d'anxiété. Alors, elle a tapoté là-dessus, avec succès.
Elle était très contente du résultat et, comme elle partait en vacances, nous avons pris rendez pour une autre séance de suivi à trois semaines.

Trois semaines plus tard, je lui ai demandé de remplir encore le même questionnaire et cette fois elle a obtenu un 3 (niveau normal) par rapport à sa note de 47 la première fois (niveau sévère). Elle avait passé de belles vacances. Pas de symptômes physiques, pas de mal de dents, pas d'images récurrentes. Elle a également signalé que son travail ne domine plus sa vie et qu'elle a été capable de prendre une journée de congé de façon inattendue car elle voulait passer du temps avec ses enfants. Elle était ravie d'être renvoyée aux bons soins de son médecin traitant.
En considérant que cette dame souffrait d'une réaction assez moyenne à un accident de la route et qu'elle n'avait aucun symptôme de dépression, ni aucun problème de santé mentale grave, on peut dire que l'EFT a obtenu un grand succès. Il aurait été quand même dommage de faire attendre Michelle pendant plusieurs mois avant de la faire entrer dans une thérapie assez longue, alors que notre méthode EFT l'a traitée très rapidement et très efficacement.

Je ne veux pas présenter l'EFT en compétition "contre" la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC), mais plutôt comme une alternative valable et efficace dans un tel cas. Je trouve très intéressant que l'EFT, au moins dans ce cas, ait utilisé seulement 20% du temps qu'il aurait fallu prendre avec la Thérapie Cognitivo-Comportementale et que les résultats obtenus aient été au moins aussi bons que ce à quoi je me serais attendue avec la TCC.

Baya Salmon-Hawk

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