lundi 23 novembre 2009

EFT comment se fier à son intuition

Quand la logique enfantine bloque la confiance de l'adulte en ses impressions intérieures


En travaillant sur un traumatisme survenu à l'âge de 10 ans, une jeune femme récupère sa confiance en son instinct de survie et son intuition. Avec les techniques EFT c'est un jeu d'enfant d'éliminer un blocage quand on en a trouvé la cause.

Voici un cas d'utilisation de la technique EFT "raconter l'histoire" ou de la "technique du film". Pour guérir un trauma il est important d'examiner tous les différents "aspects" de l'histoire, ce que fait la praticienne EFT en posant des questions à la cliente jusqu'à ce qu'elle les ait tous fait sortir.

Traduction de la page du site de Gary Craig :
http://www.emofree.com/Trauma/trauma-relief-instincts.htm

Par Suzanne i.b. Lerner, PhD

"J'ai récemment rencontré une jeune femme que je connaissais déjà car nous avions fait du bénévolat ensemble. Je revenais de faire une présentation d'EFT et "Monica" m'a posé des questions insistantes. Je lui ai décrit le travail de l'EFT et ça l'intéressait de plus en plus. Elle m'a demandé de faire une session avec elle, ce que j'ai fait avec joie.

"Je lui ai demandé de choisir un problème qui pourrait atteindre un niveau d'inconfort émotionnel de 5 ou 6, pour commencer. Elle m'a regardé, puis a dit : "Et si c'était 11 ?" Comme je savais qu'elle était une personne stable et relativement mûre émotionnellement, capable de prendre soin d'elle-même après une session, j'ai accepté. Je lui ai dit que plusieurs types d'émotions pourraient surgir et qu'il s'agissait simplement de faire le tapotage pour chacune d'elles. Si elle sentait qu'elle avait besoin de plus de soutien, elle pourrait ensuite me recontacter ou faire appel à un autre conseiller psychologique.

"En fait, il s'est avéré qu'elle avait eu une expérience perturbante lorsqu'elle était plus jeune. Elle avait ensuite enfoui toutes ces émotions à l'intérieur d'elle-même. Nous avons utilisé la technique "raconter l'histoire" pour travailler sur cet événement.

"Quand Monica avait 10 ans, ses parents qui préparaient une maîtrise vivaient sur le campus de l'Université d'Etat. Ils avaient parmi leurs relations un homme vis-à-vis duquel ils avaient demandé à Monica de se tenir à distance, ce qui, bien sûr, avait piqué sa curiosité, au contraire. Elle se sentait assez "vieille" pour pouvoir prendre ses propres décisions, et en voulait à ses parents de ne pas respecter sa capacité de jugement. C'est typique des enfants de 10 ans ! Enfin, cet homme l'avait invitée, ainsi que son amie, à une promenade pour nourrir les canards du campus. Son amie n'avait pas reçu l'autorisation d'accepter, mais Monica avait décidé d'y aller quand même, sans demander la permission à ses parents.

"A ce point du récit, Monica avait des larmes dans les yeux. Elle avait senti que ses parents étaient en colère et qu'elle les avait déçus, alors qu'elle avait jusque là été pour eux une bonne petite fille digne de confiance. Nous avons fait le tapotage sur cet aspect :

- "Même si j'ai déçu mes parents parce que je ne leur ai pas obéi..."
- "Même si je sentais que j'étais intelligente et que je pouvais prendre mes propres décisions, j'ai fait une erreur..."
- "Même si mes parents étaient en colère, ils m'ont pardonné ; mais je ne me suis toujours pas pardonné moi-même. Peut-être que je peux m'ouvrir à la possibilité de me pardonner moi-même maintenant. Je faisais du mieux que je pouvais, étant donné mon âge et mon expérience."


"- Phrases de rappel : "Je les ai déçus" - "J'ai fait une erreur".
 
"Ces séquences de tapping ont paru vraiment créer une ouverture vers une nouvelle compréhension. Ensuite, elle me dit qu'elle avait été une petite fille très intelligente et perceptive, bien au-delà de son âge, mais qu'à partir de cette expérience elle avait en quelque sorte arrêté de faire confiance à son intuition. Nous avons tapoté sur ces problèmes, et ensuite nous avons avancé. A ce point, je ne savais pas ce qu'elle allait pouvoir révéler, mais étant donné mon expérience de 30 années de travail dans le domaine des traumatismes, je me sentais à l'aise pour gérer ce qui pouvait venir. Néanmoins, j'ai été un peu surprise, aussi je peux imaginer la surprise de la petite Monica lorsque les événements se sont déroulés devant elle.

"En fait, cette relation passagère de ses parents était un drogué à l'héroïne ! Alors qu'elle marchait dans le parc, toute à sa joie d'aller nourrir les canards, soudain tout s'est arrêté. Un officier de police les a abordés pour parler. Et tout à coup "l'ami de la famille" a tiré un révolver de nulle part et a tué le policier ! Cela sortait complètement du cadre d'expérience de la petite Monica.

"Il y avait là beaucoup d'aspects à gérer. Elle était seulement à un mètre du révolver quand il a tiré. Alors nous avons travaillé sur le bruit, l'odeur, la peur d'être responsable, la confusion, ainsi que la peur pour sa propre sécurité. Nous avons ramené toutes ces émotions à zéro, et à chaque fois que nous avions géré un nouvel aspect je lui demandais "Quoi d'autre vous a encore pertubée ?" - "De quoi d'autre étiez-vous consciente pendant que vous faisiez cette expérience de vous-même ?"

"L'un des aspects les plus surprenants était qu'elle se blâmait pour le fait qu'elle ne l'avait pas arrêté. Apparemment, cet homme s'était enfui et des gens l'avaient rattrappé et immobilisé en attendant l'arrivée de renforts de la police. Le premier policier n'était que blessé. Mais Monica sentait qu'elle aurait dû arrêter l'agresseur, ou au moins l'empêcher de s'enfuir.

(Je suis continuellement étonnée de voir à quel point les enfants prennent à leur charge la responsabilité d'un événement ; pour eux c'est une façon de faire face à quelque chose qui paraît "incontrôlable". Je vois cela souvent avec les enfants de parents divorcés, quand de très gentils jeunes enfants me disent quelque chose comme : "Papa nous a quittés parce que je n'avais pas rangé ma chambre." Et alors ces croyances irrationnelles deviennent de nouvelles lois écrites sur leurs murs : "Je dois être parfait sinon quelque chose de terrible va arriver." Dieu merci, nous avons maintenant la gomme EFT pour effacer tout ça !)

"Nous avons traité ce problème, et alors quelque chose est sorti, et c'était comme si la lumière s'était faite dans sa tête enfin. Comme elle l'a exprimé : "Vous savez, même en étant si jeune j'avais pressenti qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas dans cet homme, et une partie de moi voulait l'aider, voulait le guérir d'une certaine manière. Bien entendu je ne savais pas ce que c'était que l'héroine, ni ce qu'était ce genre de problème, mais quelque chose en moi sentait qu'il avait besoin d'aide." Alors nous avons fait le tapping pour sa tristesse de ne pas avoir été capable de l'aider, et aussi pour reconnaître la beauté de sa compassion à un si jeune âge. Nous avons également travaillé sur le pardon de soi-même, pour le fait de ne pas être capable d'aider un héroïnomane à l'âge tendre de 10 ans :

- "Même si je savais qu'il avait besoin d'aide, et que je n'étais pas capable de l'aider, et que même des professionnels entraînés ont des difficultés pour aider les drogué... J'étais hors de mon contexte et peut-être que mes parents avaient raison pour cette fois" (dit avec humour et un clin d'oeil).

"J'aurais aimé prendre des photos de son visage à ce point de la séance, car elle est passée par une succession d'expressions de surprise, d'étonnement, d'émerveillement, puis de soulagement. Elle ne pouvait pas croire qu'elle avait transporté en elle-même toutes ces émotions différentes, ni la facilité avec laquelle elle s'en était débarrassée. Nous avons terminé sur quelques séquences permettant l'intégration.

- "Même si j'ai VRAIMENT fait une erreur, personne n'aurait pu prévoir ce qui allait se passer, et à nouveau je m'aime, je m'accepte et je me pardonne complètement et profondément."
- "Même si j'ai réellement désobéi à mes parents, je pense que j'étais seulement un petit peu désobéissante et que rien ne pouvait me faire comprendre que j'étais en train de devenir complice d'une tentative de meurtre ! (j'ai dit cela également avec humour et un clin d'oeil et elle l'a répété en riant). Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait. Mes parents m'ont pardonnée depuis longtemps, c'est le moment de me pardonner moi-même."


- "Même si mon instinct m'a trompée sur ce coup-là, j'ai été dans de nombreuses situations depuis, dans lesquelles mes intuitions ont été EXACTES. C'est OK pour moi de recommencer à faire confiance à mon intuition."


"Avec les phrases de rappel : "J'ai fait une erreur" - "Je me pardonne" - "Je peux recommencer à faire confiance à mon intuition".

"Monica était soulagée et pleine de gratitude. Elle n'avait jamais fait le lien auparavant, mais depuis cet incident elle avait souvent eu des difficultés à faire confiance à ses propres intuitions et jugements. C'était une femme brillante, et maintenant elle voyait comment les choses étaient reliées. Je lui ai demandé de prononcer la phrase suivante et d'évaluer à quel niveau, sur l'échelle de 0 à 10, elle était vraie pour elle :

- "Même si avec ce type-là j'ai fait une erreur compréhensible, en général je suis bien guidée par mon intuition."

"Elle a souri et m'a dit : "8 ! En général j'ai de très bonnes intuitions. En fait, les gens viennent vers moi parce qu'ils peuvent se fier à mes perceptions".

"Quelle séance magnifique ! J'ai hâte de voir comment sa vie va changer maintenant qu'elle peut à nouveau avoir confiance en elle-même."

Suzanne i.b. Lerner, PhD *

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